Parenthèse.
Aujourd’hui j’me rends compte que j’suis en colère. J’ai beaucoup de colère en moi. Parc’que je suis trop émotive, tout me touche. La moindre pique ou le moindre sous-entendu. Le regard de travers ou le non-dit. Tout m’atteint et se transforme en colère. Impossible de faire abstraction. Je ne peux pas m’en foutre. J’le dis, j’veux le montrer, mais en moi ça brûle. Que dis-je ! Ça bouillonne ! Ça explose de partout ! Je sens l’adrénaline se propulser dans mes veines jusqu’à mes doigts, mes tripes, la pointe de mes oreilles. Et ça dure, ça dure. Parfois des jours, parfois des années. Le seul moyen que j’ai trouvé pour calmer ce feu de colère c’est de l’exprimer tout haut. Je parle. A moi-même. Je parle tout haut pour me l’entendre dire combien je suis en colère. Ça peut durer des heures, des jours. Jusqu’à cet effet inverse de soulagement. Quand je sens mon corps devenu plus léger, ma tête vidée et mon sourire de satisfaction accroché à mes lèvres. A défaut de contrôler cette colère j’ai au moins trouvé le moyen de plus ou moins m’en débarrasser. Ou plutôt l’atténuer.
J’peux pas être plus sincère.
En fait, un journal intime sur un site internet c’est une oxymore. Quand j’écrivais dans mon cahier vert à onze, douze ou treize ans, je voulais absolument que personne ne le lise. J’en avais même une peur bleue. Et n’importe qui dirait la même chose. En fait non, je dois préciser que personne de mon ENTOURAGE ne devait le lire. De même que le site internet. Cependant il y a quand même un fondamental qui s’est perdu dans tout ça. Ou alors qui s’est transformé, a évolué. Avec l’air du temps certainement.
Là où ça n’ressemble plus à rien c’est quand tu commences à interagir (?) avec la communauté, ce qui devient ta réalité. Et surtout quand tu l’omets dans ton journal ou au contraire que tu en rajoutes, pour influencer l’interaction. Viens alors la question du trop intime. Question ridicule dans le contexte de base. Mais si encore la question ne se posait que par le diariste lui-même, mais si en plus la communauté s’en mêle…
J’arrête. J’veux pas paraître influencée ou vouloir influencer. Parc’qu’il ne devrait jamais en être question.