Le plan.
Aujourd’hui j’suis à Georgetown, Penang. Plutôt sympa comme ville.
L’autre jour j’ai eu une pensée qui m’a faite marrée.
J’crois que Dieu a vraiment un plan pour moi. C’est le commentaire d’un gars sur un forum qui m’a fait tilté. Le débat était, toujours le même, Strasser contre Lapierre. Un gars disait que tout ça c’était pas théorique mais mécanique et que c’est pour ça que Mme Strasser ne comprend pas puisque les femmes en général ne comprennent pas la mécanique ou la 3D. C’est pas un blâme, c’est vrai, ça a été prouvé.
Et puis il y a moi, qui, en troisième, a gentillement été dirigée vers les portes d’un lycée technique où l’ingénierie aurait du être mon premier choix. Mais non. J’ai préféré la mécanique. J’voulais faire comme les garçons et jouer avec les machines à l’atelier. Je voulais être une exception. Je passe mon bac, puis mon BTS qui m’ouvre les portes à la vie active mais m’en laisse également un goût amer. Alors le moment est juste propice : j’annonce mon départ pour l’Australie. Oui j’vais apprendre l’anglais mais ce n’est pas la raison première. Il s’avère pourtant être une bénédiction dans mon métier. Et puis, juste avant de mettre les voiles, une idée, une lubie soudaine et une audace de malade me prennent. La récompense ne se fait pas attendre et la petite porte d’entrée du monde du cheval s’ouvre à moi. Au final il m’en a fallu si peu. Ensuite c’était affaire de, hasard ou coïncidence, tomber sur le bon livre dans un opp shop et puis sur le bon blog sur la Toile. Et voilà, ma carrière toute tracée en si peu de choix. Si l’on m’avait dit ça quand j’avais 15 ans, j’aurais même pas compris.
Dur encore de croire que c’est moi qui ai voulu tout ça. Qui l’ai initié. C’est plus que flagrant maintenant. J’ai été mise au monde pour ça. Je ne suis qu’un outil de quelque chose de plus grand, qu’une marionnette.
Honnêtement ça m’fait chier d’me dire que je n’suis même pas maître de mon destin. Mais si Dieu a vraiment un plan pour moi c’est plutôt rassurant.