People Always Leave

La peste

J’écoute une interview de Xavier Rudd parc’qu’il me fait vraiment penser à ce gars aux yeux bleus. Et puis Dieu que ça fait du bien d’entendre l’accent australien. Dire qu’il y a un temps je n’entendais que ça, c’était mon quotidien.

C’matin j’ai fait un hivernage sous la pluie, j’étais trempée, j’ai reporté l’entretien d’après et du coup j’savais pas quoi faire. J’étais loin de la maison, j’avais aucune fringue de rechange avec moi sauf des t-shirts. J’ai pensé aller en acheter vite fait mais j’sais pas, j’le sentais pas. J’ai pensé vite et d’un coup j’ai pensé à Olive. Son dépôt n’était vraiment pas loin et sur ma route en fait. J’l’ai appelé. Il a direct répondu, il était à son dépôt et il m’a cash dit de venir. Il m’a filé 2 t-shirts, un pull, le fut et les shoes que j’avais commandé chez lui et m’a fait une remise sur un gilet à capuche Snickers sur lequel j’ai flashé. J’étais refaite. Il était de bonne humeur. C’était cool.

Sat s’est à nouveau blessé. Bien comme il faut. C’est bien gonflé et compliqué de lui prodiguer des soins, ça a l’air de lui faire mal. J’étais en train de faire ça tout à l’heure, de nettoyer la plaie comme je pouvais, d’appliquer d’la crème, il f’sait nuit et j’me débattais comme je pouvais avec la lumière de mon téléphone devant la porte de garage. Sat l’a entendu en premier et a eu peur, ce qui m’a alertée et inquiétée direct aussi : quelqu’un venait. En poussant un vélo avec une lampe frontale qui m’éblouissait donc je voyais rien. J’ai gueulé, c’était Jean-Claude. Il venait apporter du miel à Aline en échange du crottin. J’l’ui ai dit que c’était gratuit, qu’il avait pas besoin de faire ça. J’étais un peu agressive, parc’que stressée de la surprise, agacée de la situation avec Sat et qu’il arrivait un peu au mauvais moment parc’que j’avais pas fini et que Sat n’est pas très patient. Et puis j’ai vu quand il a sorti son pot de miel de son sac ses mains qui tremblaient. Genre Parkinson comme on l’imagine quoi, à pas pouvoir ouvrir une putain de tirette quoi. Ca m’a calmée. Peut-être que mon attitude a amplifié ça sur le moment parc’qu’il avait l’air embêté et m’a dit qu’il était désolé de m’embêter. Du coup c’est moi qui me sentait con ensuite. J’ai pris de ses nouvelles, il dit que ça va, "comme tout l’monde". J’ai un peu détendu la situation en lui montrant la plaie et lui expliquant les soins que je pratique. Il m’a proposé son aide en tenant Sat. J’ai refusé. Son téléphone a sonné. Il a galéré à le sortir de sa poche et décrocher. En attendant j’suis allée chercher l’argile verte. J’ai commencé à l’appliquer, il m’a proposé de m’éclairer avec sa frontale. J’ai décliné. Et puis mon téléphone s’est cassé la gueule 3 fois d’ma poche donc il est quand même venu à ma rescousse en m’éclairant avec sa lampe. Sat s’est bien détendu quand j’ai appliqué l’argile. Ca doit lui faire du bien. Ca m’a calmé aussi, ça a détendu tout l’monde. On a vite fait discuté un peu et puis il est parti. Juste avant il m’a proposé son aide si j’en avais besoin, il m’a dit de l’appeler n’importe quand, même pour 5 minutes. Ca m’a touché.

Quand j’suis stressée, quand ça marche pas comme je veux, j’ai souvent cette attitude-là. Je fais volontairement comprendre aux gens qu’ils me font chier. J’peux être une putain d’chieuse.