People Always Leave

Bush life

Mes souvenirs FB me renvoient à une photo de moi prise il y a 9 ans, quelque part dans les Kimberleys, assise sur une "Esky" les jambes écartées, une main tenant une cuillère en bois remuant une casserole de pâtes en train de cuire sur un réchaud à gaz posé à même la terre, l’autre main tenant une Gold XXX. Les cheveux longs. Pull fin difforme, legging noir, mes tongs préférées qui venaient de Tahiti que j’ai cassé depuis. Je mate cette meuf et je l’envie. Elle était casse-couille, grande gueule, en colère, drôle, pleine de vie, elle avait la niaque. Elle a pas tant changée, mais aujourd’hui, c’est vrai, la niaque, elle l’a plus. Elle s’est un peu calmée, elle est plus diplomate, moins complexée aussi. Je suis pas sûre qu’elle s’aime plus, ou moins. Elle se sentait plus légère, plus libre, incomprise certes, mais si invincible.

J’aimerais y être. Exactement à ce moment, avec ces mêmes personnes, à ce même endroit. J’aimerais y être.

La vie te dompte, t’apprivoise. En anglais on dit tame. On devient tamed. On prend de l’âge, on gagne en expérience, on percute des obstacles, on est soumis à des épreuves, et ça nous tame. En tout cas ça me tame. La sagesse. Ou pas. La soumission. Plus d’insouciance. Fini l’innocence. On devient conscient. On choisit ensuite de prétendre ou pas. Deezer me crache justement Numb de feu Linkin Park. Numb, c’est un peu ça aussi. On devient numb.

Je regrette rien de ma vie. J’suis contente d’être là où je suis. Je constate juste l’évolution.

Cet après-m' Sat a vu la dentiste. Elle lui a fait faire une légère sédation, on est resté au milieu de la carrière. Il a pas bougé ou très peu. On revient de tellement loin. Tellement loin. En l’attendant on s’est fait plein de grattouilles. C’était trop bien. La véto a dit que c’était un cheval atypique. C’est vrai. C’est ça. Il est atypique mon cheval. Il est merveilleux.