Day One
Bon, comme lors du SLC l’année dernière, j’oublie de me poser la question. Bon en même temps j’avais pas de décision spéciale à prendre aujourd’hui. Sauf à midi où d’abord je voulais pas aller au bureau mais manger seule. J’évite les autres. Mais comme c’est les vacances, les enfants sont au bureau avec Mammouth donc j’peux profiter d’eux. Du coup, j’ai hésité, puis j’me suis dit que j’allais appeler juste pour sonder, mais que s’ils étaient tous là j’irai pas. Et puis en fait Mammouth avait prévu d’aller au resto avec les enfants donc j’me suis incrustée, les autres étant sur un chantier assez éloigné.
Le reste de ma journée s’est passé de façon fluidique. Un dépannage enrichissant ce matin, du traitement d’eau cet après-midi, une sortie broutage d’herbe avec Sat et là je viens de lire une réponse à ma candidature spontanée pour la place de claviériste/percussionniste. Ils répètent en semaine en ville, ce qui ne m’arrange pas du tout. Le gars propose de s’appeler. Je vais.
Et puis j’ai mangé convenablement ce soir.
Ah ! Et puis j’ai eu mes règles aujourd’hui ! 2 mois que c’était pas arrivé. Je commençait sérieusement à me dire que j’étais peut-être enceinte.
Le seul bémol de la journée est l’arnaque du site sur lequel j’ai acheté le cadeau d’anniv' de No et deux autres paiements CB dont j’arrive pas à me souvenir et qui paraissent vraiment bizarres. J’ai signalé à la banque, on verra demain.
Concernant mes limites, en lisant les phrases proposées hier soir, j’me disais qu’j’étais pas si mal à c’niveau-là, sauf une ou deux sur lesquelles j’ai tiqué. Voyons ça.
- Dire non quand tu veux dire oui ou dire oui quand tu veux dire non : c’est un point sur lequel je travaille depuis un certain temps et j’ose dire que c’est presque acquis. En tout cas ça me pose moins de difficultés qu’avant. Encore récemment j’ai dit non à Olive qui m’a relancé, et par exemple dimanche dernier JC voulait passer mais j’étais en mode peignoir-miel dans les cheveux-canap'-Netflix-plateau repas, donc j’ai décliné.
- Se sentir coupable quand tu oses dire non : ça par contre, c’est pas acquis. Mais aujourd’hui j’suis au moins capable de m’en rendre compte, d’analyser la situation et essayer de relativiser ensuite. Et ça fonctionne pas mal.
- Aller à l’encontre de son intégrité ou ses valeurs pour faire plaisir : quand on était au Mexique, à Palenque je crois, on visitait le site maya, et puis on a eu envie d’aller voir un temple de plus près. On a attendu qu’il y ait plus personne aux alentours pour passer en dessous de la barrière. Et puis évidemment on s’est fait gauler. Un gars nous a vu de loin et nous a dénoncé. Ils nous ont retrouvés un peu plus loin et nous on menacé d’appeler la police. J’étais pas bien. J’me sentais honteuse. Je voulais pas le faire, mais j’voulais pas être la meuf avec un balai dans l’cul. J’crois qu’ça m’a calmé.
- Ne rien dire alors que tu as quelque chose à dire : mon quotidien. Avec ma famille en tout cas. Pourquoi je ne dis rien : parc’que je n’arrive pas à communiquer correctement avec eux.
- Adopter les croyances ou idées de quelqu’un d’autre pour te sentir accepté : mon passe-temps favori, c’est de faire l’inverse. J’adore contredire, remettre en question, essayer de prouver le contraire, débattre.
- Ne pas appréhender/dénoncer quelqu’un qui te maltraite : je crois que je m’améliore aussi sur ce point, même si j’me sens pas spécialement concernée sur ce point. J’ai pas vraiment d’exemple en tête en tout cas.
- Accepter des attouchements physiques ou sexuels quand tu n’en as pas envie : j’ai malheureusement eu des expériences où je ne me suis pas respectée sur ce point. C’est un sujet sensible en tant que femme. On veut jamais paraître prude et coincée. Je ne sais pas trop où j’en suis aujourd’hui.
- Te laisser interrompre ou distraire pour répondre aux besoins ou envies de quelqu’un d’autre : nope.
- Donner beaucoup pour être perçu comme utile : ouais j’avoue que c’est un peu moi ça. J’en fais parfois des tonnes pour être bien vue. A travailler donc.
- S’impliquer exagérément dans les problèmes ou difficultés de quelqu’un d’autre : j’ai arrêté.
- Laisser te dire ou dire devant toi des choses qui te mettent mal à l’aise : mon quotidien. Entendre les jugements et spéculations des autres constamment. Parfois j’ai une répartie juste mais avec ma famille par exemple j’perds mon sang froid. Donc je ferme ma gueule.
- Ne pas définir et communiquer tes besoins émotionnels dans tes relations : et bim ! La corde sensible. La difficulté quoi.
Je viens d’avoir une super réflexion suite à une remarque de Philou. Je copie-colle :
Sa remarque : "Je trouve ça trop chouette que tu sois comme ça. Faut avoir du courage de partir à l’aventure comme ça en plus pour une femme".
Ma réponse : "C’est dommage de rabaisser les femmes comme ça. Comme si elles étaient moins capables, ou comme si c’était 2x plus un challenge pour elles. Alors qu’en fait pas du tout. Ce sexisme banalisé. Je sais bien, c’est pas ton intention. T’as été éduqué comme ça. Comme nous tous. Tout est plus dangereux et difficile pour les femmes. C’est un mythe. C’est un mensonge. La vérité c’est que, comme depuis des siècles, on veut soumettre les femmes, donc on leur fait peur. On veut leur faire croire que derrière chaque coin de rue il y a un type qui les attend pour les agresser. Qu’elles ont besoin des hommes. Pour les tâches physiques par exemple. Alors qu’un cerveau suffit. Ou en tout cas fait la moitié du taf. Qu’elles sont faibles. Qu’elles sont trop sensibles. Trop douces. Toujours trop ou pas assez. Il est loin le temps où l’homme traitera la femme comme son égal. Très loin. Ce que l’homme ne sait pas, c’est que lui il a besoin de la femme pour survivre. Ou plutôt, il le sait, d’où la volonté de soumission. On soumet l’autre par peur.
Donc non je ne suis pas plus courageuse parc’que je suis une femme. Je suis courageuse parc’que j’ai de la volonté, des rêves, je suis passionnée, j’me prends en main, je suis forte, j’me donne les moyens.".
Je crois que c’est une belle définition de limite ça, nan ? Je crois que c’est une belle preuve d’amour de soi.