Pleine conscience
Comment vais-je ? En toute relativité je vais bien, voire très bien.
Et ce message de Sylvestre me fait quoi ? Ce message me fait de la peine, me fait peur, m’agace, me fait penser que j’le verrai jamais plus, qu’il va jamais aller mieux. J’vois pas comment il peut aller mieux, il a l’air embourbé dans son malheur, dans sa galère. J’aimerais pas être à sa place. J’aimerais lui dire que j’peux l’aider, mais moi, officiellement, j’existe pas dans sa vie, j’suis juste une ancienne élève. Et dire que j’ai vraiment cru que ces quelques moments passés ensemble en juillet étaient le début de quelque chose. C’est en fait tout ce que j’aurai… Faut que j’me fasse une raison.
Greg m’a écrit aujourd’hui. Il dit qu’il a pété un plomb et qu’il a un projet. Il me demande de le pardonner. On doit s’appeler ce soir.
On est sorti au resto avec Dieb et sa clique hier soir. Dieb devait ensuite venir chez moi. Sauf qu’il est à peine arrivé au resto, qu’il a à peine ouvert la bouche, que déjà j’me sentais agacée. Il a des propos venaux. Il parle beaucoup d’argent, se plaint souvent de pas en avoir assez, juge ceux qui en ont, n’hésite pas à surévaluer les choses pour se faire du fric… Bref, j’ai halluciné le loyer qu’il demande pour louer une pièce pas finie de sa maison. J’hallucine sur ce jeune couple qui veut payer autant pour ce que c’est réellement… Du coup j’étais en froid avec lui. En rentrant j’l’ai appelé pour lui dire de pas venir. Sans scrupules pour une fois. J’m’en félicite, j’apprends à m’écouter et assumer mes envies.
Andy est en vacances à Nice.