Ma soeur
Trois écrits en une journée, j’dois vraiment m’faire chier.
En c’moment j’repense beacoup au passé. J’essaie de me remémorer des choses. Ce journal sert à ça mais j’l’ai déjà relu 3 ou 4 fois. Il me faut du neuf.
Avec ma soeur on passait notre temps à s’marrer. Au collège c’était pas toujours rose, j’étais un peu la p’tite soeur chiante et moi j’comprenais pas pourquoi elle partageait pas c’qu’elle partageait avec ses copines. Mais on s’est quand même bien marrée. Elle filait des surnoms à tout l’monde pour pouvoir en parler ouvertement. Comme j’y suis arrivée quand elle passait en quatrième elle m’avait déjà briefé sur plein d’trucs et la moitié de ses potes me connaissaient déjà. Parfois à la récré j’allait la voir juste pour lui raconter un truc marrant, ou elle. J’me d’mande c’que les gens autour en pensaient. J’veux dire c’est pas non plus hyper commun qu’une fratrie dans le même collège vont s’comporter comme des potes. En général c’est même plutôt l’inverse, ou alors ils vont juste s’ignorer.
L’âge d’or ça a été au lycée, ou plutôt moi en seconde et elle en terminale. On fréquentait pas le même lycée mais nos lycées étaient dans la même ville. Donc on prenait le bus ensemble tous les jours, elle restait avec moi à l’arrêt jusqu’à c’que ma navette arrive et desfois quand j’finissais plus tôt, j’descendais à pied à son lycée et j’assistais à ses cours ou on traînait ensemble si on avait perm ensemble. Et puis le mercredi ! Le mercredi était magistral ! On rentrait des cours à midi et putain qu’est-c’qu’on s’marrait ! On draguait le chauffeur de bus du mercredi, on s’foutait d’la gueule des gens, on s’racontait nos conneries d’la matinée. Son anniversaire était tombé un mercredi, ses potes lui avait offert 18 ballons qu’elle s’était trimballée toute la matinée partout, jusqu’à la maison bien sûr, donc dans l’bus aussi. Putain, qu’est-c’qu’on s’est marrée. Ensuite elle est partie dans la grande ville pour son BTS mais ça ne nous a pas empêchées de continuer à nous marrer. Aux répèt' c’était pareil. Quand elle était en 4ème voix on était côte à côte donc on s’marrait. Ensuite elle est partie en 1ère voix mais on passait la pause goûter ensemble, à s’fendre la poire.
Bien sûr on a eut des disputes aussi, mais on voulait pas s’fâcher parc’qu’on s’amusait tellement. Ca saoulait même mes parents parfois. Mon père disait toujours : "Une mouche pète et vous êtes mortes de rire". Haha ! Ben ouais.
J’parle pas beaucoup d’ma soeur ici. J’ai déjà dû l’dire mais c’est pourtant ma personne préférée dans ce monde. J’en parle peu parc’qu’elle est une évidence pour moi. Comme mon bras, une partie d’moi quoi. Alors j’ai pas la nécessité d’en parler. Pourtant je devrais, si elle est si importante. Souvent on s’est dit qu’on devrait écrire un livre de tous nos délires, nos conneries. Pas écrire un livre mais plutôt en tenir comme un journal. Pour s’en souvenir. Toujours. On devrait.