De la douleur
Il est normal d’avoir mal. La douleur rend vivant je trouve. Putain, quand tu te retrouves dans une situation vraiment merdique, que tu te sens au fond du fond, que tu vois plus la lumière, ça fait du bien d’se dire "okay, je crève de douleur, mais j’suis vivant".
Je sais pas d’où j’arrive à sortir toute cette positivité. C’est Jo qui me la fait remarquer. Et puis hier j’ai croisé Clément et quand il en est venu à "et toi comment ça va ?", ben j’ai réussi à sortir, mot pour mot, que j’en ai chié de ma rupture mais que c’était vraiment un mal pour un bien. Au final je me dis que j’suis pas la première ni la dernière à qui ça arrive, que j’suis même une de plus sur le tableau, que c’est un épisode de ma vie et puis voilà. J’ai presque du mal à croire à quel point je m’en sors aussi bien. La douleur m’aide. Pourquoi ? Parc’que je sais à quel point c’est facile d’se laisser absorber par elle, d’se laisse complètement aller à ce qu’elle implique. La douleur empêche de penser, de bouger, de faire. Elle te force à te concentrer sur elle. Elle devient ta Vie. Je n’ai pensé qu’à ça durant des jours, j’ai pas eu envie de sortir, de manger, de parler à d’autres, de faire quoique ce soit. Et pourtant… et pourtant j’me suis occupée des enfants le matin-même, j’suis allée bosser le soir-même, j’ai continué ma vie, j’ai combattu la douleur. Et c’est dur d’se battre contre soi-même quand notre cœur nous dicte l’inverse. Vivre c’est se battre. Les déprimés sont ceux qui ont arrêté d’se battre, qui ont choisi la facilité d’se laisser aller et de ne rien faire. Vivre c’est accepter et aller de l’avant. Trouver la solution qui nous convient le mieux à ce moment-là. Faire des choix difficiles. Oser le changement. Ne pas choisir la facilité.
En décembre 2013 à Melbourne j’me suis fait tatouée mes initiales sur mon avant-bras droit. Pourquoi ? Parc’qu’à ce moment-là j’étais là où j’en étais grâce à moi, j’étais là où j’voulais être, j’me suis mise toute seule dans une situation dont je rêvais. Bien sûr d’autres ont joué un rôle dans le chemin de ma vie, c’est indéniable, mais j’ai fait mes choix, j’ai agis en conséquence et j’me suis retrouvée exactement où je voulais. J’me suis faite confiance, j’me suis écoutée. Personne ne me dit aujourd’hui tout c’que j’dois faire, tout c’que j’ai du faire pour, un mois après, voir cette rupture comme un mal pour un bien, un épisode du passé. C’est moi et moi seule qui me sort de la merde une fois de plus. Je suis le Maître de mon Destin, je suis le Capitaine de mon Ame.