Transmission paternelle.
Hier soir après manger, on a discuté juqu’à 22h30 avec mes parents. De tout, de rien. Ca s’est fini par : "T’façon ça sert à rien d’économiser toute ta vie, tu sais pas de quoi demain sera fait.". Là, révélation ! C’est une phrase de Papa. Mais j’aurais pu dire excatement la même. Je sais maintenant d’où me vient mon côté épicuriste, capre diemiste. Et j’en suis fière. Mon Papa aime son travail mais il ne vit pas pour ça. Au contraire, il l’a dit, il travaille pour vivre. Il se contente du minimum, mais pas sans espoir. C’est pour ça qu’il joue au Loto toutes les s’maines. Sa vision de la vie est la mienne. Je suis la fille de mon père et j’aime ça. Je sais d’où je viens, je sais de quoi je suis faite. Je trouve que pour commencer dans la vie, c’est important. Je ne vivrais jamais dans la peur, dans le doute, dans l’ignorance de mes origines. Je sais qui je suis. Moi, Sara, fille de maçon, petite-fille de poissonnier, arrière-petite-fille d’un homme peut-être encore en vie, je suis fière de mon nom, de qui je suis.
Aujourd’hui au boulot j’me suis fait clasher. Je suis allée voir Manu pour lui poser une question sur un plan que j’venais de faire. Déjà, j’avais faux pour ma question donc il m’a limite sermoné. Ensuite, Raph' s’en est mêlé et lui, même s’il le pense pas, quand il te critique, ça fait mal, ça blesse. Et il s’en est pas privé. Et puis Julien s’est rajouté aussi. Ils étaient là, tous les 3 devant mon plan, et ça arrêtait pas : "Mais ils sont où les axes ? C’est quoi cette pièce ? Il sert à quoi ce dégagement ? Comment tu le positionnes ce plat ? Quoi ? T’as pas mis de goupilles ? Et elles sont où les tolérances ? T’as pas mis de tolérances ? ? Et c’est quoi ces cotes à la con ? Pourquoi t’as pas arrondi ? Ca m’étonnerait que l’entraxe ne donne pas une cote ronde ! Il est pas centré ton perçage dans ta bride ! Elle sert à quoi cette cote ?". Comme ça pendant au moins une demi-heure. J’ai halluciné. J’me sentais ridicule après ça. Et eux ils rigolaient. J’leur dis que j’suis là pour apprendre, que j’apprends de mes erreurs justement, et ils se moquent de moi. J’me suis pas sentie bien après ça. J’veux bien faire et j’me fais descendre devant tout l’monde. En plus j’me laisse pas faire alors Raph' me sort limite que j’suis effrontée ! Mais j’vais pas non plus restée là à rien faire alors que c’est pas ma faute si les cotes de la pièces à souder sont merdiques, si y’a pas assez d’espace entre mon support et la pièce pour la torche, si j’ai oublié les axes, si j’pense pas aux tolérances, etc. Merde ! J’suis encore assez correcte je trouve, j’accepte totalement la critique, là n’est pas le problème, je demande ça même, y’a que comme ça qu’on apprend et qu’on avance, mais s’ils pouvaient m’le dire d’une autre façon que d’se moquer d’moi et me faire passer pour la dernière des idiotes devant tout l’bureau d’études ! J’ai vraiment pas apprécié. On fait tous des erreurs. Le matin même Manu a perçé des trous de 10 pour faire passer des vis M12. Alors merde hein ! C’est pour ça que j’aurais préféré le montrer à Mathieu, parc’que lui me dis toutes ces choses calmement, et ne cherche pas à me descendre. Au contraire, il est pas mal pédagogique je trouve. Mais bon, il avait une réunion alors…
Enfin voilà. J’vais jouer aux Zombinis.