Sarcoïdose.
"La sarcoïdose ou maladie de Besnier-Boeck-Schaumann (communément dénommée BBS) ou lymphogranulomatose bénigne est une maladie inflammatoire systémique de cause inconnue, qui atteint préférentiellement les poumons, mais peut atteindre n’importe quels autres organes. Généralement sans gravité, elle guérit spontanément dans la grande majorité des cas. Cependant, chez 20 % des malades, elle provoque des complications respiratoires menaçantes ce qui justifie un diagnostic précoce et un suivi régulier. Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique et les indications pour débuter un traitement sont rares."
Voilà. C’est tout. Mon père est malade mais y’a pas de traitement. Même Wikipédia le dit.
Ce que je ressens à ce moment précis, c’est de la colère. Contre ces foutus médecins qui font leur boulot comme ils peuvent, contre ces foutus corps humains qui vieillissent et deviennent défaillants, contre cette foutue vie qui a décidé de faire chier les gens honnêtes et droits, et contre toi Achille ! Bordel de merde ! Comment peux-tu m’faire ça ?! ? Tu l’sais ! Tu l’sais mieux que personne d’autre que si j’le perds, j’vais me perdre aussi ! Putain de merde ! J’comptais sur toi, j’ai mis ma vie entre tes mains…
Ce sont ces 20% qui m’font flipper. Avec le bol qu’on a… J’suis défaitiste et très pessimiste je sais, mais je préfère toujours avoir une bonne surprise que de tomber de haut… Et j’espère, en pensant au pire, que comme d’habitude, il n’arrivera pas…
J’ai la tristesse de dire ce soir que j’me sens seule en c’moment. Au CFAI je commence doucement à discuter avec certains mais je crains toujours de les ennuyer plus qu’autre chose. Du coup je m’isole. J’en ai la peur de devenir asociable. J’suis pas la fille avec qui on a envie de discuter. J’suis pas la fille qu’on trouve sympa alors on l’invite pour pas la laisser seule. Nan, j’suis pas cette fille. Aujourd’hui j’me suis demandée si j’ai bien fait de continuer dans une orientation masculine. Au moins j’suis tranquille, ils m’foutent la paix, c’est un avantage, mais les contacts sont forcément plus difficiles. Moi qui adore rencontrer des gens…
Encore ce sentiment d’insignifiance profonde. Ah comme j’aimerais retourner quelques années en arrière. Comme j’étais bien, sans prolèmes graves, la vie s’étalait devant moi, elle m’ouvrait les bras et me souriait. Ca me manque tout ça…
Mardi après-midi en CGE, la prof parlait du problèmes des personnes âgées qui mourraient souvent seules. J’avais envie d’lui dire que dans tous les cas on crevait seul. On vit même seul ! On est toujours tout seul, surtout dans les pires moments. La société actuelle est individualiste, elle l’a dit elle-même. Plus de familles, plus de lignées, plus de classes, c’est l’individu qui compte. Aussi important se croit-il, il né et mourra seul.
Et moi, je suis déjà en train de mourir seule. Je suis rien ni personne. Je suis moi. Point barre.