People Always Leave

Cygnet.

Aujourd’hui, pour la première fois depuis quatorze mois, j’me suis sincèrement dis que j’devais rentrer à la maison. Taper dans mon livret bleu pour payer mon billet de retour et recommencer comme avant, ou presque. J’suis là, couchée dans ma tente, dans ce camping à $8,50 la nuit, un fond de riz, un fond de pâte, un pot de confiture et $130. C’est flippant. Pour être tout à fait honnête j’ai encore $190 sur mon compte, mais c’est tout. J’écume les fermes alentours, les pubs, les cafés, je viens trop tard ou trop tôt. Je suis officiellement SDF depuis plus d’un an, mais maintenant j’suis pauvre en plus. J’arrive même pas à en être triste ou à vraiment en avoir peur. Comme si j’le voulais. Comme si c’est une expérience de fou que tout l’monde doit vivre un jour, comme un tour de grand huit tu vois. Bref. N’empêche que quand j’pourrais plus m’acheter à bouffer j’aurais pas l’air fine. M’enfinj’suis pas malade donc j’suis bien.

Avec Carl on avait passé deux nuits de plus ensemble. Dans mon lit ces fois-là parc’que ses parents étaient chez lui et parc’que j’étais seule dans ma chambre. C’était pas plus folichon que le samedi soir précédent. J’l’ai testé mais ça n’a pas vraiment marché. Il est assez coincé. Mais on garde contact. Il voudrait venir me voir quand j’aurais trouvé un boulot et donc un coin où m’installer. Soit. Il est gentil.

Et puis à Bruny Island j’ai rencontré Tom, un autre cycliste, australien. On a bien sympathisé, passé 3 jours ensemble, avec Grant et Raylene aussi. Et puis la dernière nuit, on était un peu saoul, alors on s’est becotté dans sa tente. J’voulais coucher, honnêtement, mais lui ne voulait pas parc’que pas d’capote. Crap. Anyway. C’était sympa quand même.

Voilà.