People Always Leave

Summertime

Hier après-midi j’attendais des nouvelles de Many pour notre soirée. J’ai pris les devants et je l’ai appelé. Il avait zappé, j’étais un peu déçue. Du coup il a pas pu trouver de covoiturage. J’me suis donc proposée de le chercher, même si ça m’faisait un détour de fou, à condition qu’il veuille vraiment y aller. On met en place les détails de l’aventure et on raccroche. J’suis donc passée le chercher en ville. On est arrivé au point de RDV exactement au même moment. Puis on est allé au festival. Là-bas on a tout d’suite grugé les 30 balles pour assister au concert de musique cubaine. Many avait emmené de quoi picoler et moi la couverture pour se poser dans l’herbe. Ensuite on a carrément grugé les gens de l’organisation pour s’installer dans les gradins pour le concert de jazz manouche. J’aime pas ne pas payer, je sais le travail que ça implique d’organiser un évènement comme ça, mais Many m’a entraîné sans même me laisser le temps d’y penser, et puis j’avoue que ça m’arrange… On a donc squatté 2 places payantes alors que d’autres gens sont restés debout. Ensuite on a rejoint sa pote qui a également assisté au concert avec sa soeur et on est allé écouté le DJ qui clôturait la soirée. Il se disait un DJ colombien mais franchement c’était pourri à mort, il balançait juste 2-3 phrases en espagnol de temps en temps, des "Colombiaaaaaaaa" et des "Ariba ariba" sur fond de musique colombienne remasterisée, ou en tout cas musique à sonorité Amérique Latine. C’était nul mais Many et moi on en été à quelques verres de rhum pomme et on se chamaillait comme des gamins. On a surtout tenu compagnie à sa pote qui s’est fait lâché par sa soeur pour aller dans la forêt avec son amoureux qu’elle a croisé et qui est marié. Ils sont partis au moins une heure donc on a eu le temps de danser et faire les cons. Une fois sa soeur revenue, la pote de Many nous a remercié d’être resté avec elle et s’est barré. Many et moi avons donc pu enfin checker les hamacs suspendus dans la forêt qu’on avait repéré en arrivant. On a choisi chacun le sien même si lui a tout d’suite sous entendu qu’il y avait de la place pour 2. J’voulais pas être "collante"... Et en fait non, ils étaient ridiculement petits. A tel point qu’au bout d’un certain temps, alors que j’voulais me couvrir, j’me suis quasi cassé la gueule. Many s’est foutu d’ma gueule, du coup j’suis allée le rejoindre avec une mine dépitée genre "bouuuuh mon hamac me rejette !". J’me suis posée avec lui, sur lui en fait, ma tête sur son torse nu (il voulait laisser son corps respirer). Et là c’était magique. Il m’a enlacé et on est resté comme ça un bon bout d’temps. Que c’était bon putain ! En fait j’me rends compte que j’ai aussi besoin de ça, de contact, de m’faire enlacer. Je sais que la proximité parfois ça m’saoule mais là j’étais vraiment bien. Et c’était naturel, sans ambiguïté, sans me dire "merde il va croire que j’le chauffe". Comme deux potes.

Et puis on est parti, il était 3h, on était les derniers.

Sur le chemin du retour, je mourrais d’envie de lui demander si j’pouvais squatter son canap' pour le reste de la nuit. Mais lui ne l’a pas proposé et j’voulais pas m’imposer davantage. J’ai donc laissé tomber et c’est pour le mieux. Je l’ai déposé là où je l’ai cherché. On a encore discuter dans la voiture. Il a même posé sa tête sur mes genoux à un moment. Et puis j’lui ai dit que j’étais vraiment claquée et que j’avais encore un peu de route. Il m’a fait un gros câlin et a attendu que le feu passe au vert pour fermer la portière et me laisser partir. Avant d’partir il m’a aussi proposé de faire une soirée posés devant un film, sous-entendu chez lui donc, je suppose…

Ca m’fait du bien ce genre de soirée, ce genre de rencontre, ce genre de moments. J’étais plus très sûre que ça soit encore possible.