En fait ça m’énerve d’y penser parc’que si ça s’trouve ça ne peut pas être mieux et ne le pourra jamais. J’veux dire que là j’suis sa maîtresse officielle, entre guillemets parc’qu’il veut vraiment le garder secret pour pas la blesser. Je suis son exception, il dit qu’il ne l’a trompée avec personne d’autre. Au pieu c’est l’pied, en tout cas pour lui. Et puis même à côté d’sa on s’marre plutôt bien et on s’écoute. Comme relation on peut pas vraiment demander mieux, ou bien ? Oui, l’exclusivité, certes, et la fierté d’se montrer publiquement aussi peut-être oui. C’est vrai. Se cacher ça craint.

Alors je sais pas. Finalement un jour je vais surement lui en parler. Mais pas encore. J’veux encore en profiter et laisser pisser pour un temps. Profiter de c’qu’on a avant que l’un de nous se lasse. Ça m’fait chier d’dire ça mais s’il voulait plus il l’aurait sûrement déjà dit.

J’ai peur que ça me devienne nocif cette histoire. J’crois bien, après toutes ces années, que j’me rends compte qu’il est la moitié que j’voudrais à mes côtés. J’ai toujours essayé d’me persuader du contraire en me répétant qu’on était trop différent. Et là, vendredi soir, j’nous ai trouvé plus de points communs que j’l’avais espéré.

En fait j’suis pas vraiment jalouse d’elle. J’suis juste morte de trouille qu’il ne veuille pas de moi autrement qu’un plan cul. Parc’que ça ça fait mal.

Me revoilà à parler de garçons…