Mémo #9
18 février 2014 soir, Cygnet
Ce soir je me pose des questions. Je suis seule comme bien souvent. Pas que ça m’déplaise mais je me demande juste si tout ça valait le coup au final. Je me suis achetée une bière et puis j’ai fumé une des clopes que je 'me suis roulée avec le tabac que j’ai piqué. J’me dis que d’autres fument des joints. Moi, bière et clope ça m’suffit. Après tout je travaille pour m’offrir ce genre de "plaisir". Ca fait 15 mois pile poil. 15 mois que j’ai quitté ma vie, ma Maison. Et j’me demande si j’f’rais pas mieux d’rentrer. J’me suis fixée comme objectif de rentrer pour des vacances cette année. Après tout j’peux mourir demain et j’aurais pas pu prendre mon filleul dans mes bras. Je crois qu’après tout j’ai rien à prouver. J’ai déjà fait mes preuves. Partir m’aura au moins appris ça : j’ai envie de rentrer. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Ma vie en Alsace était belle. J’étais entourée. J’avais un boulot. J’avais une vie assez bien remplie. Ici je ne suis pas celle que j’étais. Pvrce que personne ne me connaît. Est-c’que c’est ça que je cherchais ? Une identité ? Je remarque que ceravines personnes me calculent assez vite. Oui tu es une bosseuse, oui quand tu ris ça sort du coeur, oui tu es honnête et fiable. Oui je suis tout ça et les gens à la Maison le savent. Mais ici je dois régulièrement le prouver, le faire comprendre. Je suis fatiguée. Fatiguée de devoir me vendre, me dévoiler pour ne pas fondre dans la masse. Je sais ce que je suis, je n’ai plus rien à prouver. Apprendre oui, toujours.Mais j’ai développé une méfiance extrême. Confiance à personne. Ils veulent juste abuser de moi, de mes qualités. En fait, j’en suis pas sûre, c’est ça qui m’bouffe. J’ai encore envie de plus, de découvrir, d’apprendre, je suis convaincue que je suis dans le Vrai, que je dois le faire. Mais je pense avoir trouvé mon Trésor : mon point de départ. Tout ça pour ça. Ca en valait vraiment la peine ? Surement que oui. J’ai maintenant d’autres projets en tête. Encore une fois je ne pensais jamais vraiment partir alors tout est possible nan ?
Il fait presque noir et mon crayon n’a plus d’mine. Demain est un autre jour.