People Always Leave

La poussière dans l'univers.

Aujourd’hui j’suis toute retournée. Un rêve vient de se réaliser. Nan j’abuse mais là c’était quand même l’inespéré qui s’est produit. Réponse de Sylvestre à mon mail d’anniversaire. Il commence par me remercier en m’envoyant une preuve qu’il a fêté en bonne et due forme en pièce jointe (une photo de lui sur scène déguisé et faisant le con, bien sûr). Déjà ça, waouh quoi. Ensuite il s’fout un peu d’ma gueule, sinon ça s’rait pas drôle hein. Il parle sans trop parler comme d’hab'. Et là ! Bam ! Il m’écrit ça mot pour mot :
C’est marrant parce que, hier, je rentrais de vacances avec la mifa et en conduisant (merde, j’ai du acheter de l’essence), je pensais à toi, me disant que j’allais t’envoyer un message pour savoir comment va la vadrouille et en rentrant, je vois que tu avais fait de même. Pretty akward for tiny bits of dust in the universe.

Bon je vois déjà les gueules blasées et les yeux levés au ciel. Non, y a rien d’anormal là-d’dans. Pour tout dire j’aurais pu être l’auteure de cette phrase. Mais moi quand j’fais ça ça passe pour une avance ou un trop-plein sentimental d’un cœur d’une gamine de 15 ans qui déborde. Lui il a 39 balais, une femme et deux gamines. Sa phase d’ado est donc passée. Reste que l’autre option. Oui oui je sais, j’te vois v’nir t’inquiètes, c’est même moi qui disais que j’voulais juste qu’on soit pote. Et c’est c’que j’veux, y a pas d’délire. Mais là tu sais c’qui me reviens en pleine gueule ? On s’est embrassé putain ! Il a foutu sa langue dans ma bouche et m’a caressé les nichons ! D’accord d’accord, on était bourré. Mais merde, j’peux pas croire que même bourré ça ne résulte pas d’un vrai désir, aussi mince qu’il soit. Et puis y a cette seconde phrase en anglais. Il fait là référence à l’expression qu’il avait utilisé précédemment dans son mail pour se désigner. Il aime s’entendre dire qu’il n’est pas important ou différent, qu’il n’est pas un exemple, juste un homme de plus. J’trouve plus l’mot. Il décrit cette coïncidence comme akward. Awkward en réalité, qui se traduit par gênant, embarassant. Alors pourquoi utiliser ce terme pour une coïncidence aussi futile au final ? D’ailleurs, pourquoi même le mentionner ? Okay il a p’t-êt' voulu broder ou il a écrit ce mail spontanément. A ses yeux c’est surement que dalle. Une phrase de plus. Mais bordel, laisse-moi en douter. Ca n’lui ressemble pas. Ou alors il était saoul…

Journée d’adieux aujourd’hui. A commencer par James le distilleur qui m’a bien fait marrer plus d’une fois durant ces longues journées de cueillette solitaire. Ensuite un autre gars avec qui j’bossais depuis peu et qui vivait au camping avec sa femme et ses gosses. Et enfin, tristement, mon Irlandais, qui s’appelle Callum en vrai, pas Tommy ni Andrew. J’l’ai su hier. Mais ça n’a plus d’importance puisqu’il a remballé ses affaires et sa tente dans sa Coccinelle pour aller vivre dans un appart' d’un pote. Dommage. J’l’aimais bien aussi mais lui ne me prêtait pas plus d’attention que ça de toutes façons.

Anyway. J’voulais aller au pub ce soir mais il est déjà trop tard. J’irais demain. Ca fait un bail…