People Always Leave

Hanoi.

Aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir vécu quatre jours en un. Le stress de fou. J’suis arrivée à Hanoi ce matin par le bus de nuit. Direct j’me suis mise en quête de tous mes documents nécessaire pour ma demande de visa chinois. J’savais qu’ça allait pas être d’la tarte, ben ça l’était pas. La nana du guichet n’a RIEN fait pour me faciliter la tâche. J’me dis qu’elle doit être une putain d’raciste parc’qu’elle avait vraiment d’la mauvaise foi avec moi, à se montrer réluctante pour me filer les infos, froide comme une porte de prison, j’ai limite dû lui tirer les infos d’la bouche en jouant la tebé. J’voulais pas être impolie, j’le veux mon visa quand même. Ouais raciste parc’qu’une fois tournée pour causer avec son collègue c’était grand sourire et rigolade. J’pige pas…

Donc. J’me suis rendue une première fois à l’ambassade, ai rempli mon formulaire et me suis avancée au guichet. Direct elle s’énerve presque parc’que j’avais oublié de remplir une case et que j’avais réservé qu’une nuit sur les 7que j’veux passer en Chine. Et puis pas réservé le bus ? ? Ben oui mais il m’faut le visa pour ça. Elle fait la moue. Ensuite mon numéro de téléphone ne lui plait pas non plus, elle veut un Vietnamien. Heureusement que j’ai le plan d’la ville de l’auberge avec moi où leur adresse est indiquée. Elle me dit alors de m’asseoir et de patienter, qu’il faut qu’elle est l’accord de sa supérieure.

Ca n’a pas paru trop long mais j’ai du attendre une bonne demi-heure j’pense. Elle m’appelle et me balance mon dossier dans l’tiroir. Il m’faut un ticket d’bus. Okay, et j’peux revenir direct et c’est bon ? Oui mais avant 11h. Il est alors 10h. J’ai donc remarché jusqu’à l’auberge où j’ai pu réserver mon ticket d’bus. J’me suis refait le trajet jusqu’à l’ambassade. J’lui dépose le tout, et là elle m’regarde de son air méchant : "Vous avez une copie ? Il m’faut une copie.". Il est alors 10h45. J’lui d’mande gentillement si elle sait où j’peux en faire une. Elle m’balance une instruction de direction. J’réfléchi même pas si j’ai compris ou pas, je fonce. Je trouve direct. J’retourne à l’ambassade. Elle a l’air de plus en plus saoulée d’me voir. Elle prend ma copie, la met dans mon dossier, prend un p’tit papier où elle note deux trois trucs, m’le jette dans le tiroir et me dit de revenir cet après-midi pour l’accord de sa supérieure. Cool.

C’est donc super en rogne et stressée que j’suis retournée à l’auberge, pour la deuxième fois. C’est quoi son deal à cette meuf, sérieux ? J’ai pris mon p’tit-dèj'-déjeuner sur la route, j’me suis posésur mon pieu et j’ai maté des vidéos jusqu’à 14h30.

Pour la troisième fois donc, je retournais à l’ambassade. J’imaginais les pires scénarios. Et si j’l’ai pas, j’fais quoi ? P’tain j’vais devoir prendre l’avion, ça va faire un trou dans mon budget. Bon y a pas d’raison qu’ils m’le filent pas, j’suis juste une voyageuse, j’suis pas la première ni la dernière d’ailleurs. Des comme moi ils en voient passer tous les jours. J’arrive en avance. J’attends dans l’froid de Hanoi. 15h la porte s’ouvre. J’m’avance direct à son guichet. Elle prend deux p’tits papiers et m’les balance dans l’tiroir avec presque rien comme explications. J’ai dû lui demander trois fois comment j’dois faire pour payer, quand, blablabla. J’crois qu’après ça elle a eu sa dose de moi. J’suis sortie et j’ai crié un gros YES dans la gueule du vigile haha ! Il a rien compris. Ensuite j’me marrait toute seule sur le chemin du retour que j’me tappais pour la troisième fois d’la journée…

Dure la vie de nomade, les gens ils s’rendent pas compte. Parc’que ça c’est juste une ligne barrée sur ma longue liste de choses à régler. Une petite bataille gagnée sur une grande guerre. Et quand t’es pas chez toi, qu’il faut qu’tu traverses la ville pour trouver une imprimante, d’la wi-fi pour télécharger les documents, que tu marches à gauche à droite, que tu dépenses pour le moindre bout d’papier, crois-moi, c’est du sport.