People Always Leave

Ginger et Blossom.

Aujourd’hui j’me dis qu’il faudrait que j’écrive vraiment plus souvent, surtout en c’moment où j’ai des pensées profondes tous les jours. Je pense beaucoup au sexe notamment. Pas très profond certes mais j’y pense beaucoup. Avec Thomas je confesse. J’me dis qu’avec lui c’était vraiment bien. C’était le top. Mon meilleur partenaire sexuel parc’que justement c’était un peu plus que juste du sexe pur et simple. Y avait une certaine notion de plaisir partagé, et j’insiste sur partagé. C’est-à-dire qu’on était pas satisfait si l’un ou l’autre ne l’était pas. Ce qui, d’après mes expériences, n’est pas une pensée commune…

Bon à part ça je pense que je passe pour l’associale du camping une fois de plus. Je parle à quasiment personne. Personne ne m’intéresse. Marre de gâcher ma salive à me répéter pour rien. J’veux parler à des gens instruits, cultivés et intéressants. Veux plus m’emmerder avec des couilles molles écervelées. J’essaie au moins de m’intéresser aux locaux mais parfois c’est pas forcément mieux. Ils me voient d’office comme une jeune folle qui sait rien d’la vie. Ils pensent pas que j’puisse connaître mieux le fonctionnement d’un moteur à injection que comment mettre du mascara tu vois. Ils pensent pas que j’puisse être une des plus rapides cueilleuses de pomme dans ma ferme et qu’en même temps je dresse 6 poulains. Ils ne peuvent pas savoir certes mais d’entrée ils me casent dans les gratte-papier-fille-d’la-ville-qui-n’aime-pas-se-salir. Au moins j’éprouve une certaine satisfaction à voir leur tête quand ils s’en rendent compte. C’est prétentieux tu m’diras, t’auras pas tord, mais j’ai eu l’temps d’me comparer maintenant. J’ai eu maintes occasion d’être face à la situation et d’m’en rendre compte. Je ne prétends pas être unique, juste différente.

Well well, je pense aussi beaucoup à la Maison. Il me tarde de rentrer. J’espère pouvoir amasser assez d’argent pour que ça s’fasse. J’vais aussi me restreindre un peu pour pas claquer à tout va. J’vais bouffer beaucoup d’pâtes quoi…

Ah ouais, l’autre jour l’Anglais qui bosse avec moi m’a d’mandé c’que j’comptais faire de mon jour de congé. J’lui dis que j’devais me rendre en ville pour faire des courses. Par quel moyen ? Ben en stop. Là il me regarde d’un air désolé amusé en même temps. Nan, fais pas ça, j’vais t’emmener, qu’il me répond. Euh pardon ? Tu m’as pris pour qui toi ? T’étais où quand j’avais 16 ans et que j’ai commencé à faire du stop ? T’étais où quand j’étais au milieu de nulle part dans le Western Australia avec mon bout d’carton et mon pouce en l’air ? Ben ouais alors tes morales à deux balles tu t’les carre où j’pense. Tu vois c’est ça qui m’gonfle. Les gens se croient obligé de donner leur avis sans savoir exactement de quoi il en retourne. Mais j’vous emmerde !