Day off.
Aujourd’hui j’ai RTT parc’que j’ai bossé tout l’week-end à m’lever à 5h du mat'. Donc fuck, j’prends ma journée.
Samedi soir on a eu une bonne discussion avec Hans, encore. Encore cette histoire de Third World et Western World. J’lui dis que j’pense qu’on a tous une fausse idée de l’autre. Les Occidentaux pensent que dans le Tiers-monde ils vivent comme au Moyen-Age et que le Tiers-Monde pense qu’on vit dans des palaces et que l’argent nous pousse sur les arbres. C’est faux. Les nomades qui vivent dans des yourtes en Sibérie ou en Mongolie, ils ont la télé et la parabole sur le toit t’en fais pas. Ils sont pas coupés du monde. Et j’crois pas qu’en Europe, aux States ou ici en Australie tout l’monde roule sur l’or. C’est pas facile, c’est ça que j’lui ai dis, c’pas facile de vivre dans le Western World. C’est aussi la galère ! Et puis il faut arrêter de vouloir foutre tout l’monde dans un costard assis derrière un bureau avec une fiche de paie phénoménale à la fin du mois. Il faut laisser les gens vivre de la terre, il faut laisser les gens traire leur vache, yack ou chèvre tous les matins, ils en sont pas malheureux, faut arrêter de vouloir TOUT moderniser. J’lui demande si notre mode de vie nous rend vraiment riche par rapport au Tiers-Monde ? Il répond que oui, que nos parents n’ont pas galéré.... Là j’l’arrête tout d’suite. Tu crois qu’mes parents ils ont pas galéré ? Tu crois qu’j’suis une gosse de riche ? Et là ça m’a sauté aux yeux tu vois. Menuka qui se dit venir d’un pays du Tiers-Monde est allée dans les meilleures écoles, n’a jamais eu à cuisiner ou nettoyer quoi qu’ce soit car ses parents font parti de l’aristocratie népalaise, des plus riches quoi. Moi j’viens du Monde Occidental où certes je n’ai jamais manqué de rien mais j’viens d’la France d’en-bas, des petits paysans, ou artisans en l’occurence, où si tu bosses pas, t’as que dalle. Je travaille depuis que j’ai treize ans parc’que non l’argent ne pousse pas sur nos arbres et que mes parents ne sont pas Cresus, loin d’là. Les fins d’mois difficiles on a connu. Là est la différence. Elle se cache derrière sa nationalité alors qu’en vrai son statut fait d’elle une privilégiée alors que moi l’Occidentale j’ai appris l’autonomie, l’indépendance et à travailler dur très jeune. On a tous notre lot de soucis et misère quotidienne. Je pense qu’il n’est plus question aujourd’hui de se dire chanceux ou de plaindre les petits Africains. Certes ils crèvent de faim et moi mon frigo est rempli. Mais on paye tout ça et si on a pas d’fric on crève aussi de faim. On taf, on bosse dur, on gagne notre pain. Etre chanceux c’est être en bonne santé. Et ça, n’importe où dans le monde tu peux être malchanceux.
Bien sûr je modère mes propos. Bien sûr il y a des milliers de contre-exemple. Bien sûr ce n’est ni blanc ni noir. Mais mon idée est là. Mon exemple concret est là. Qui veut argumenter ?
Cait est rentrée hier soir et direct j’lui ai rentré dans l’lard. Maintenant elle m’boude j’crois. Tant mieux j’ai envie d’dire.