Première épreuve.
Aujourd’hui épreuve de musique pour le bac. J’étais stressée parc’que j’avais pas suivi les cours des deux premiers trimestres. J’avais peur de tomber sur la 41ème symphonie de Mozart ou un truc que j’ai dû rattraper. Finalement ça s’est bien passé. Donc en gros on a joué la Foule de Piaf avec ma frangine. J’ai cash cafouillé dès les premières mesures. J’étais pas tout d’suite dedans. Et puis à un moment j’me suis plantée d’accord et ma frangine croyait que c’était elle alors elle a joué un autre accord et ça sonnait trop faux. On s’est regardé et j’ai rigolé. Après bizarrement j’étais plus détendue et on a bien fini le morceau. Une des nanas du jury était vachement impressionnée. Elle a trouvé ça super et nous a demandé si on jouait ensemble en duo. J’lui ai dit qu’on a déjà animé des p’tites fêtes de famille mais rien d’énorme. C’est le premier vrai duo qu’on a fait là, pour le concours national. J’étais contente parc’que c’est c’que j’voulais, impressionner. Montrer que l’accordéon c’est pas (ou plus) l’instrument ringard avec quoi on joue que d’la rhumpapa et du musette. Les temps ont changés. C’est un instrument moderne. Piazzola, Galliano et Tiersen l’ont compris eux. J’les admire. Bon, donc ensuite ma frangine est sortie d’la salle. J’me suis assise en face du jury. Y’en a qu’une qui parlait (la blonde). L’autre (la brune) elle faisait que écrire. La blonde donc m’a demandé de faire le rapport entre ce morceau et ce qu’on a étudié tout au long de l’année. J’lui ai parlé de Léo Ferré, comme quoi il a un peu eu le même parcours que Piaf (les débuts dans les cabarets) mais que le style n’est pas le même. Mais que par exemple la chanson Avec le temps parle de l’amour mais ça fini mal, comme dans la Foule. Et puis la mélodie de la Foule est à l’origine une valse péruvienne. Seule les paroles ont changées, c’est ce qu’on appelle un timbre. Elle m’a alors dit que le rythme au départ était ternaire et que Piaf l’a fait en binaire. J’ai pas vraiment sur affirmer ça. Elle a fini par me dire qu’elle aimait bien le lien que j’avais fait. Ensuite elle m’a fait tirer au sort un petit papier avec dessus le numéro de la comparaison que j’aurais à faire. C’était la fin de La Mort aux trousses avec la fin de la Prisonnière du désert. J’m’en suis plutôt bien sortie, je crois. J’ai su trouver les similitudes et les différences, autant dans l’image que dans la musique. J’ai su aussi approfondir lorsqu’elle me lançait sur un sujet. Elle avait l’air vraiment contente à la fin, elle me disait que c’était bien. J’étais plutôt à l’aise mais j’avais, comme d’habitude, du mal à m’exprimer. C’est vraiment embarrassant. Je cafouille tout l’temps. Parfois j’suis même pas sûre qu’elles comprenaient c’que j’leur expliquais. Comme nous la conseillé notre prof, j’ai pas hésité à fredonner ou faire des bruitages quand je voulais parler d’un passage musical. Je crois que ça fait bien, ça fait plus décontracté devant un jury. Enfin voilà, j’ai tenu mes 40 minutes sans problèmes, j’en suis sortie souriante. Je suis confiante. J’me suis fait un ami au code. Maer. C’était le pote du code à ma frangine 2 ans plus tôt. Depuis il a toujours pas eu son code alors maintenant il est avec moi. C’est drôle. Il est vraiment gentil et marrant. Ça passe plus vite quand il y a quelqu’un avec qui rigoler en douce ou parier sur les réponses. Avec Doudou c’est un pur bonheur en c’moment. C’est très ambiguë entre nous mais j’adore. Aujourd’hui j’l’ai fait chier parc’que j’voulais lui dessiner sur le bras mais il ne voulait pas. J’l’ai vraiment fait chier à mort et j’me suis dit que comme un autre aurait fait il m’aurait dit d’me casser. Nada. Il me suppliait de me calmer, le sourire en coin. En fait il aime ça, j’en suis sure. Et puis il cherchait sur Google comment faire pour m’aimer, comme s’il me supportait plus. Ahlàlà ! J’espère que ça va durer encore un peu. Dé rien. Laurent rien. Paola est là pour la s’maine.