People Always Leave

Baby Boom Boom.

Parfois j’me dis que j’aimerais, un jour, avoir un enfant. C’est beau, c’est pur, ça te change complètement la vie d’avoir un enfant. Tu n’penses plus qu’à toi, tu vis pour quelque chose de vrai, quelqu’un en l’occurance, et tu f’ras toujours l’impossible pour qu’il soit bien.

Mais parfois j’me dis que finalement non. Ce n’est pas une époque pour faire des enfants. Et ça va de mal en pis. L’ère est au multimédia, à la sur-communication, à l’omniscience, à l’individualisme. Comment veux-tu élever un enfant dans ces conditions ? Samedi soir au resto, huit gosses étaient présents. Tous en dessous de dix ans je pense. Ils ont passé leur soirée dans l’entrée du resto à jouer à la Nintendo DS, ou une console du genre quelconque. Ensuite quand un daron est venu chercher un môme parc’qu’ils se cassaient, le mioche a dit à son père d’attendre parc’qu’il faisait encore "juste" un "mini-jeu". Le père a insisté sans hausser la voix, le mioche est devenu effronté mais l’daron n’a pas bronché. Gosse de riche de merde.

J’veux pas d’un gamin comme ça. J’veux pas qu’il soit tant attaché au matériel. J’aimerais lui apprendre et lui faire comprendre qu’il y a tellement de si belles choses sur cette planète beaucoup plus intéressantes et incroyables et moins artificielles et sophistiqués que ces putains d’bout d’plastiques bruyants. Parc’que oui, ce ne sont que des artifices. Des moyens pour faire croire aux gosses qu’ils ne se sont pas ennuyés d’la soirée et aux parents qu’ils ont eu raison d’emmener leurs gamins. J’veux pas d’un pourri gâté effronté. Evidemment tout ça n’est question que d’éducation, mais il y a l’école, et les autres gamins qu’il va fréquenter. Et Dieu sait qu’les parents sont loin de savoir tout c’qui s’passe quand l’mioche n’est pas à portée d’vue. Tous ces mensonges, ces cachotteries, ces complots. Ca m’fout vraiment la trouille.

Alors non, je crois que j’vais épargner un môme. Et m’épargner moi aussi. Parc’que mine de rien quand t’as comencé tu termines, et Dieu seul sait quand tu termines…