People Always Leave

Mun

J’ai envie de raconter ces deux dernières soirées à l’internat. J’ai envie de raconter l’escapade en forêt mercredi soir et le bain de minuit dans la seule piscine du parc fonctionnelle. L’eau était à 12°C mais who fucking cares ? On était tellement insouciant. On était bien. Et puis les massages qu’on s’est fait dans la chambre de Lu. J’ai aussi envie de raconter l’urbex qu’on a fait hier soir. Comme dans un film : on y est allé à 7, arrivés devant la maison on se rend compte que la porte d’entrée est murée, pas d’autre entrée apparente, et puis des voix venant de l’internat qui nous interpellent dans la nuit, résultat 3 prennent peur et se barrent dans la précipitation. Moi je veux absolument rentrer dans cette baraque abandonnée qui, je le vois à travers une vitre, regorge de trésors. Je décide de m’attaquer aux fenêtres. Je remonte un premier volet roulant accessible : fenêtre fermée. Un deuxième : bingo ! J’escalade le rebord de la fenêtre et m’engouffre dans l’inconnu. J’ai pas été déçue de cet urbex. J’ai même emmené quelques trésors avec moi… De retour à l’internat personne n’est chaud pour un bain de minuit bis. Sauf Lu. Je sais pas trop pourquoi il m’a suivie, mais il l’a fait, jusqu’au bout. On est resté plus longtemps que la veille dans cette eau glacée. On regardait les étoiles. Et puis on est rentré prendre une douche avant d’se retrouver dans sa piaule à se masser à nouveau.

Lu c’est un mystère. C’est sûrement ça qui m’attire chez lui. Ca et son côté "cassé", ou triste. Et puis ses gros bras… Sa maturité, son authenticité, son côté terre-à-terre, sa voix chaude. J’me rends pas bien compte que je ne le verrai plus. J’ai envie de croire que l’attirance était mutuelle. Il y a eu des signes. Même dans nos moments de tension où ses propos me donnaient le sentiment d’être une merde (au baby-foot). Il y a eu des signes hier soir, des touchers, des gestes, une phrase perdue ("J’ai envie d’te sauter dessus"). Des signes que j’ai ignoré par peur. Et puis par principe. Il a 17 ans et, me semble-t-il, une copine. Je n’avais pas envie de coucher avec lui. Vraiment. Mais l’embrasser, j’en fantasmais encore dans la douche avant.

Je manque d’attention, de chaleur, de proximité, d’intimité avec quelqu’un. Clairement. J’en rêve.

Première séance photo avec Sat dans l’objectif d’Aline aujourd’hui. Il s’est cabré de frustration au moins 10 fois. Ça fera des photos impressionnantes certes, mais d’un cheval malaisé, agacé, voire en colère. On verra ce que ça donne. Quand il se levait, c’est comme si je l’entendais crier. Ça bourdonnait dans mes oreilles, ou plutôt comme un silence assourdissant. J’arrivais à le sentir, à l’anticiper. Pour une fois je l’ai écouté, juste écouté.