People Always Leave

I'm locked out of heaven.

Il fait 41 degrés. Je suis sur mon pieu le ventilo à blinde à côté. Même pas l’courage de sauter dans la piscine. Les backpackers et Brett sont au B&B, ils mattent la télé. L’Ecossaise du couple bosse ce soir, elle est serveuse. Le Hollandais va rejoindre des potes à lui je suppose. Brett est invité chez un pote à lui pas loin d’ici. Et moi ?

Brett est épatant. Au début j’le trouvais distant. Okay on couche ensemble mais on est pas pote pour autant. Pourtant il est très très attentioné. Il me paie des bouteilles de flotte et des glaces que je ne veux pas, un sluppy pour me faire goûter. Tout à l’heure il m’a fait un sandwich que je ne voulais pas non plus. J’ai presque l’impression qu’il se sent obligé mais c’est pas vrai. Il est de nature généreuse. Hier soir, à table, il voulait me servir voyant que je prenais mon temps. J’lui ai quand même dit que j’étais une grande fille, que j’allais le faire moi-même. En plus il nettoie le B&B alors que c’est mon job ! Il me demande avec quoi il peut nettoyer le sol de la salle de bain, j’lui dit que j’vais l’faire, nan monsieur prend un spray nettoyant, du papier absorbant et s’enferme dans la salle de bain. Mais j’ai vu à dix kilomètres ses intentions. J’l’ai presque engueulé. Il était tout géné mais m’a dit que ça le relaxait de faire du ménage. Ensuite il a balayé toute la terrasse. Pfffff... ! Il est pas "trop gentil" comme Reh, il est juste pas assez égoïste haha ! Mais cette relation, qui est basée sur absolument que dalle, est surement l’une des plus "réelles", ou "concrêtes", je sais pas comment dire, que j’ai jamais vécu. J’veux dire, on se pose aucune question, on vit. On veut être ensemble, on veut pas. Peu importe. On vit le truc. J’sais pas comment l’expliquer. On est rien. Peut-être potes okay, quoique je comprends qu’un mot sur deux quand il me parle mais on arrive quand même à avoir des conversations. Mais j’veux dire on se connaît pas. On se parlait juste au matin, et pouf le soir-même j’étais dans son lit. Easy. C’pas non plus une aventure d’une nuit, c’est pas une amitié améliorée, c’est pas un plan cul. C’est une relation épicurienne. En tant que bon carpediemiste, on fait ce qu’il nous plaît. On voulait du changement, that’s it. Mais en gros j’m’en fous, j’veux pas mettre un nom sur cette relation, j’m’en balance totalement. C’est juste que c’est bien, c’est naturel, c’est vrai.

Bilan après un mois en Australie ? Ben merde, on couche plus facilement ici qu’en France ! Haha ! Barrière de la langue mon cul ! Quand tu veux quelque chose, y a pas besoin de mots…