People Always Leave

Le Soufflet.

Bordel de merdâsse ! J’y ai pensé toute cette sainte journée. Ca me travaille. Je cogite, j’me pose dix mille questions et ça m’gonfle.

J’ai notamment repensé à des trucs que j’avais un peu oublié (merci les 2 litres de bibi). Par exemple, comme dans toutes nos soirées BTS, jeparle presque jamais à Sylvestre, je ne m’assois pas à côté d’lui, j’l’ignore un peu et je rigole fort. Mais parfois aussi j’écoute ses conversations avec les autres mais ne réagis pas forcément. Vu que je ne suis qu’auditrice lui ne me regarde pas non plus. Et puis parfois je le regarde. De loin, dans mon coin, le plus discrètement possible. Je le dévisage. Je détaille ses traits et l’admire en quelques sortes. En général ça marche bien. Mais vendredi soir il m’a grillé. Il détourne immédiatement ses yeux, mais d’un coup, comme si il a eu une révélation, comme si en fait il s’était dit qu’il devait en profiter pour me "provoquer", il a plongé ses yeux dans les miens. Ouais, exactement comme pour me provoquer, avec un air de "allez, regarde-moi bien". C’est alors à mon tour de lâcher prise. L’air de rien.

Et puis au Xana, quand on a trinqué, il m’a fait un clin d’oeil. Et puis en plus là j’étais à côté d’lui. Et là il me cherchait clairement en voulant me piquer avec son cure-dent. Et puis il a prétendu savoir exactement c’que je pensais et il a dit à Antoine que j’avais un mauvais caractère. Il a toujours dit ça. Mais ça c’est parc’que c’est lui qui me fait sortir cette facette de moi.

Et puis en fait j’me suis dis merde, si ça s’trouve il est comme ça avec toutes les meufs. Il cache bien son jeu. Pourquoi moi je lui plairais spécialement ? En plus une ancienne élève ! Et de 16 ans plus jeune ! Bon OK, il ne fait absolument pas son âge, d’ailleurs ça on s’en fout. Mais j’sais pas, ça en dissuade plus d’un je pense. Le fait d’avoir un enfant aussi, et une femme, immanquablement… Et puis c’était pas le mec qui cherchait absolument à faire touche-pipi. Il a même pas cherché cette partie-là d’mon corps. Mes fesses, mes nichons, ma langue, mes mains, ok. Il a même dégraffé mon soutif, ça m’fait vraiment sourire ça maintenant. Haha ! Et j’me rends compte aussi que moi je n’l’ai pas touché. A part ses mains et ses bras. J’me souviens pas l’avoir pris par les hanches, ou lui avoir caressé la nuque comme j’aime faire. J’étais vraiment caisse. J’me souviens de certaines choses qu’il a dit. J’me souviens l’avoir regardé dans les yeux. J’me souviens qu’il m’a caressé le visage et déposé un mini-tout-doux-petit-baiser sur mes lèvres avant de se séparer. J’me souviens qu’il a tenu ma main, fort, longtemps, comme pour me rassurer, à un moment.

Ca veut dire quoi tout ça ? C’est quoi cette chose ? Quelles personnes font ça ? Pas des amis, pas des amants et pas des amoureux. Alors quoi ? Et puis il est tellement indéchiffrable ! C’est simple : je ne comprenais pas ce type avant, j’le comprends encore moins maintenant ! Qu’est-c’qu’il veut ? Qu’est-c’qu’il cherche ? Il était trop saoul où il en avait vraiment envie ? Je penche pour un peu des deux mais merde ! Je comprends pas.

Et puis qu’est-c’que y’a à comprendre hein ? ! Qu’est-c’que j’ai déjà compris dans cette foutue vie ? Hein Achille ? ! Quels indices m’as-tu vraiment laissés ? Prends ça et démerde-toi. Voilà c’que tu m’donnes. Livrée à moi-même. Où serait le piment si c’n’était pas l’cas me diras-tu. Certes. Mais où est le plaisir quand j’suis littéralement paumée ?