People Always Leave

Rien n'est pour de vrai...

Un truc de malade ! Enfin du croustillant à coucher sur papier ! J’en suis encore toute retournée…

Hier soir dernier repas de BTS chez Robess. J’m’attendais à rien d’fou, honnêtement. Il était question qu’Sylvestre se joigne à nous mais j’pensais qu’il allait esquiver la chose. Je me suis drôlement bien trompée…

Ce fou est v’nu en vélo de chez lui. Il a dit qu’ça fait trente bornes mais Google Maps n’en annonce que quinze. Dans tous les cas il est parti d’chez lui à 19h pour arriver à 20h chez Robess. En nage, évidemment.

Apéro. On attaque tous au champ'. Puis d’la bière à volonté évidemment. Le prof a une descente incroyable mais on s’dit qu’avec l’expérience il gère. Repas. Quelques bouteilles de rosé. Puis j’sors le Muscador que j’ai ram’né. Contre toute attente ça a plu aux mecs. Les joints ont commencé à tourner. Les clopes depuis l’début évidemment. On est tous bien. Robess sort le Jaegermeister et le whisky et s’font des shoots avec le prof. Ce type est une éponge, il absorbe n’importe quoi sans broncher. Guiom fait l’animation à l’accordéon. Le prof devient bassiste avec une pelle à tartes. En fait déjà là il était plus du tout avec nous. Nous on s’marre d’le voir à l’ouest.

Jusqu’à c’que les parents de Robess rentrent. Il était bien 3h je crois. Nan, p’t-êt' que 2 finalement. Sylvestre se calme, se pose sur une chaise et s’tape un fixe. Nous autour de lui : ouah il est mal le prof là, complètement arraché. Trop bon !

Et puis Sylvestre se lève et se met en tête de rentrer chez lui, en vélo évidemment ! Sauf qu’on doit l’tenir pour pas qu’il s’casse la gueule. La dissuasion est de mise et je décide de surveiller ça de près. J’le fais asseoir sur un muret, mais loin d’la galette de Laurent. La lutte commence. Il veut s’lever, j’le rasseois. Encore et encore. Puis j’le prend par la taille pour aller marcher un peu. On fait des balades, on marche comme des tocards, on attend surtout qu’il décuve. Les mecs décident d’le faire ram’ner par Guiom qui partait dans la foulée. Vélo dans l’coffre, reste juste au Maître à bien vouloir se laisser conduire. Rien à faire. Et puis Guiom n’aurait rien pu faire tout seul arrivé d’vant chez Sylvestre. On ressort le vélo et on continue à occuper Sylvestre. J’essaie d’le faire dormir. Dans la chambre pas moyen. Il reste assis sur le pieu et veut s’lever toutes les cinq minutes. Hohwi essaie d’lui faire comprendre la situation mais Sylvestre s’énerve plus qu’autre chose. Du coup on repart faire un tour dehors. On s’pose sur un muret. Il ne reste que lui et moi. Il est calme et s’endort peu à peu. J’en fais de même tout en gardant un oeil sur lui. Au bout d’un temps j’ai froid alors on retourne dans la piaule. Il veut toujours pas dormir mais au moins il est calme. Par contre de mon côté j’suis HS total. Il voit bien que j’tiens plus l’coup alors veut que j’m’allonge un peu. Mais j’reste assise à terre à ses pieds enrobés dans deux chaussettes différentes. Au bout d’un temps on retourne dehors. Muret. Attente. Les autres nous rejoignent et Robess nous presse pour qu’on décide de la suite des évènements, à savoir soit on rentrait dormir dans sa maison, soit on rentrait tout court. Sachant qu’on pouvait pas laisser Sylvestre seul, et que ce dernier refusait d’se reposer un peu avant d’prendre la route, il m’paraissait évident qu’il fallait le raccompagner chez lui, et la seule personne présente qui possédait voiture, permis et taux d’alcoolémie incertain mais moins avancé qu’le reste, c’était moi.

Les mecs ont chargé le vélo pendant qu’j’installais l’épave de Sylvestre dans la voiture. Hug and kiss à tous les amis et nous voilà partis. Deux clampins à l’arrière sous le vélo, une épave pour passager et la conductrice qui tentait tant bien que mal de ne pas rouler trop lentement. J’dépose le premier clampin en ville qui était encore attendu pour un after. Le deuxième m’aidera en sortant le vélo pendant qu’j’extirpe Sylvestre de la caisse. Recherche de la bonne porte. Recherche de la bonne clef. Rien ne sert de sonner, sa femme est en Corse. Vélo dans le garage à vélo. THK surveille ma voiture pendant qu’je monte les étages avec l’autre. Recherche de la bonne porte. Recherche de la bonne clef. Il prend son temps, traîne, veut qu’je parte je crois. Allez Sylvestre, faut qu’tu rentres chez toi maintenant. Blergn blirgna mergda yagna bla bla. Ses syllabes se mélangent. La porte s’entrouvre et un chat s’en échape. Un chat blanc recouvert d’une tache ocre, ou orange clair comme ça. J’essaie d’le faire entrer lui aussi mais aussi têtu qu’son maître. J’bouscule un peu Sylvestre. Il tient à m’faire des bisous. Merci. Merci beaucoup. Merci. Oui Sylvestre, on s’est déjà remercié, faut qu’tu ailles dormir maintenant. Il me fait un dernier bisou dans l’coup et se décide à passer le cadran d’la porte. Il me regarde toujours, attend quelque chose, que j’m’en aille surement. Mais pour avoir la conscience tranquille, j’préfère qu’ce soit moi qui ferme la porte. J’lui explique qu’on est samedi, qu’il faut qu’il se repose. Il me regarde toujours. Allez, bonne nuit Sylvestre. Et je l’abandonne dans son hall d’entrée.

J’ramène THK qui habite pas loin de Sylvestre. Il me propose de rester dormir. Proposition déclinée. Pas d’malentendu. J’reprends la route sauf que j’suis complètement paumée, lessivée et mine de rien toujours alcoolisée. J’tourne en rond cinq minutes puis m’échoue sur un parking pour faire un somme sur ma banquette arrière.

J’suis rentrée à 9h15.

Tout ça pour dire que mon prof de méca m’a fait un bisou dans l’cou. Qu’il me tenait la main parfois, qu’il me caressait le dos, qu’il a dormi sur mon épaule, que j’me suis occupée d’lui comme un enfant. Que c’est carrément ouf mais tellement évident. Fallait bien qu’ça finisse comme ça. Le mystère Sylvestre n’est plus. Il s’est trahi lui-même.

Il m’a même p’loté les fesses…