People Always Leave

Ma clope, mon shit, ma beuze, ma weed, ma coke, mon speed, mon crack, ma musique.

Avec Dé on a posé les choses à plat. Il m’aime d’une certaine façon, moi d’une autre. On est ni ami, ni amant, ni amoureux. On est Sara et Dé, comme on l’a toujours été. Je crois que… le temps, oui, le temps…

J’ai écrasé un chat. J’ai fermé les yeux quand j’ai su que j’pourrais pas l’râter. Je l’ai vu se tortiller dans mon rétroviseur. J’ai cru que j’lui avait arraché une patte, j’ai vu un morceau voler. C’était son oreille. C’est son crâne qui a craqué sous ma roue. C’était les nerfs qui rendaient ses pattes spasmodiques. C’est sa vie que j’ai pris.

J’ai pas pleuré. J’suis pas triste. J’suis plus trop sous l’choc. Mais ça m’a fait mal. C’est aussi simple que ça. Oter une vie. Ca fait peur. J’me fait peur. Après la souris, le chat. Ce s’ra quoi ensuite ? Ou qui... ?

Le vieux chez qui j’ai sonné m’a dit qu’j’avais fait une bonne action. Le feu chat piquait dans la gamelle de ses propres chats. Et l’agriculteur d’en-face m’a dit que les chats c’est pas c’qui manque dans une ferme. En gros, il s’en tape quoi. J’ai moi aussi eu des spasmes quand j’ai vu le sang luisant sur l’asphalte. 10 secondes. Il vivait. Il ne vit plus. Fulgurant. Effrayant.