People Always Leave

Julien.

Julien c’est un vieux pote comme on dit. J’le connais par la musique mais on s’est beaucoup rapproché quand j’suis arrivée en seconde dans l’même lycée que lui. Quand j’étais en première, on a essayé d’sortir ensemble. Lui en avait très envie je crois, et moi j’étais pas sûre du tout. On est sorti plusieurs fois ensemble, au ciné ou chez lui. Mais j’n’étais absolument pas à l’aise donc j’ai "rompu" mais comme on était pas vraiment ensemble, j’lui ai juste fait comprendre que j’voulais pas aller plus loin. Il était très déçu je crois mais on est resté très bon amis. On avait même fêté Nouvel An ensemble. J’avais dormi chez lui, dans son lit. Bref. En mars, sa relation avec Aurélie était officielle. 2 mois après la "nôtre" quoi. J’l’ai mal pris mais j’l’ai pas montré. Ou alors j’me suis p’t-êt' éloignée de lui un peu mais il ne l’a surement pas remarqué. J’avais surtout les nerfs contre elle parc’qu’elle adhérait carrément à c’qu’on soit le couple de l’orchestre à l’époque. Elle m’avait même dit je crois qu’on formait un beau couple, qu’on irait bien ensemble ou un truc comme ça. Bref. La pilule est quand même passé. Puisque du coup moi j’arrêtais pas d’dire que ça ne durera que quelques mois leur affaire et trois ans plus tard ils vont s’installer ensemble. Le mois prochain. Mais aujourd’hui, Julien est un super bon pote, sans ambiguité. On parle de beaucoup d’chose, notamment de cul, puisqu’il connaît Thomas. Il est le seul à savoir d’ailleurs. Et Aurélie j’ai appris à l’apprécier, parc’que c’est vraiment une fille bien.

De temps en temps on joue un jeu avec Julien ma frangine et moi. On se cherche, on se touche, on se fait la bise sensuellement, on s’dit qu’hier soir c’était vraiment bien, que j’le paierai plus tard. Aurélie le sait mais comme on fait un peu la même chose avec elle, tout va bien.

Tout ça pour dire que cette nuit j’ai rêvé que Julien et moi étions chez ma grand-mère pour refaire la tapisserie ou un truc comme ça. Tous les deux on s’occupait d’une pièce. Il y avait j’sais pas qui j’sais pas où encore, mais dans cette pièce il n’y avait que lui et moi. Y’avait rien, c’était pas ambiguë. Jusqu’à c’qu’on se relève en même temps et qu’on s’retrouve face à face. La chaleur était palpable, la tentation aussi. Mais j’ai tourné la tête en arrière pour vérifier que personne ne nous voyait comme ça. Et quand j’me suis retrouvée à nouveau face à lui, il m’a embrassé. Ces deux phrases là, ça s’est passé en deux s’condes. Ensuite on a continué à s’embrasser. C’est un peu fougueux. Comme si on s’était retenu durant des années. Il m’a collé au mur, pas violemment. J’ai aimé. Ca n’a duré que quelques minutes jusqu’à c’que quelqu’un nous surprenne. Je n’sais plus qui c’était. J’me suis réveillée.

Ca me fait réfléchir depuis. Je pense que j’vais un jour le tenter, mais sans le forcer pour autant. C’est lui qui doit faire le choix. C’est dégueulasse envers Aurélie, je sais bien. Mais elle ne saura jamais, c’est certain, et c’est mieux. J’dis ça, mais j’dis aussi souvent que tout se sait un jour. Espérons qu’il n’y aura rien à dire. Mais ça ce s’ra à Julien de décider.

Sinon ma voiture est réparée. J’ai cherché les pièces à la casse hier matin et mon beau-frère s’en est occupé l’après-midi. Elle est maintenant bicolore mais j’m’en fous. Tant qu’elle roule. C’est vraiment là qu’on s’rend compte que j’ai VRAIMENT eu du bol et qu’il va maintenant falloir que j’en tienne compte. Merci Achille.