People Always Leave

Saint-Jean.

On sait toujours pas c’qu’il a foutu c’ui-là pour qu’on soit une fois par an, béat, posté comme des glandus, devant son bucher. Pourtant on y a médité. Mais l’heure n’était probablement à la philosophie.

Quand j’y ai vu mes collègues, j’ai pas du tout pensé à Thomas. Mais alors vraiment. Et puis quand j’ai eu envie d’être avec eux, et qu’il est apparu derrière moi, j’étais plus qu’aux anges. Il m’a dit qu’ça fait une demi-heure qu’il me cherchait - on lui avait dit que j’tétais là, surement Mathieu. J’lui ai dit qu’j’étais contente qu’il m’ait enfin trouvé. Ensuite on a discuté, tous les deux assis sur le banc, à la lumière du feu, ou c’qu’il en restait. J’lui ai présenté ma frangine aussi. Ensuite il m’a lâché, reconnaissant un pote à lui. Alors j’suis allée voir Mimi. Elle partait. J’l’ai racompagné à sa voiture, on a encore déliré et discuté. Mais j’pensais qu’à Thomas. Quand j’suis r’tounée au bar il y était avec mes collègues. J’me suis incrustée chez eux. Comme je n’voyais plus ma frangine, j’l’appelle pour lui dire que j’arrivais, j’devais lui raconter un truc de fou, qui finalement ne l’étais pas. Là j’demande à Thomas s’il reste encore un peu. Il m’dit qu’il est attendu autre part. Et puis il m’demande si j’ai vraiment 18 ans. Si j’suis née en 92. J’lui dit que non, j’vais avoir 19 ans c’t’année. "Ah ok.". "Pourquoi ?". "Nan comme ça.". Ensuite il m’a d’mandé sérieusement c’que j’ferais avec lui là maintenant sans réfléchir. "Euh.... boire une bière !". Il m’dit que si j’lui avais dit que j’voulais le violer derrière les haies il aurait dit "nan nan nan nan !". Ironie bien sûr. Et puis il m’a pris par les hanches pour me faire la bise alors que je râlais bêtement comme quoi je n’étais pas une violeuse, bla bla bla. Ensuite il a pris mes mains pour les poser sur ses joues et il m’a regardé.

Entre temps j’ai eu son numéro de téléphone. Il m’a avoué qu’il n’avait toujours pas répondu à mon invitation sur FB. Il n’a ni accepté, ni ignoré. Il m’a dit qu’il le ferait quand il irait.

Quelle magnifique soirée. En contrepartie, William veut plus me voir. J’hésite à le laisser tranquille quelques jours et l’appeler aujourd’hui. J’crois que j’vais attendre quand même. C’est trop frais…