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Sara, ou l'art de foutre la merde.

Comment dire ?

Bon en gros. Hier soir anniv' surprise de William. Donc alcool. Beaucoup d’alcool. Au point de danser collé serré avec n’importe qui donc c’est que j’étais faite. La soirée se déroule bien. Jusqu’au moment au j’ai oublié de fermer le loquet de cette putain de salle de bain ce qui a causé le désastre. William est rentré. Moi allongée par terre, le Porto Bico sur moi en train de me faire tester l’effet piercing à la langue. Ben ouais parc’qu’au départ c’est pour ça qu’on s’est embrassé. Un seul regard et puis pouf ! Ressorti illico. Il a même pas capté le Ténébreux en train de prendre une douche froide. Bon ben là c’était foutu.


J’étais minée quand on est rentré chez Didier mais j’crois que j’me rendais pas encore bien compte de tout. On a fait l’amour. On a dormi jusque 13h et puis on a refait l’amour.

C’est quand on est allé rejoindre les autres cet après-midi que j’ai compris. Ils en veulent tous au Porto Bico et au Ténébreux, parc’qu’ils savaient que William voulait sortir avec moi, mais ils m’ont quand même embrassé. Sauf que moi visiblement je suis innocente mais tout l’monde m’ignore quand même, sauf Didier. Enfin bref, j’voulais pas subir ça plus longtemps. Didier m’a ramené.

En chemin échange de texto avec William. Il me dit que tout est d’sa faute mais que j’suis quand même une salope. C’est d’ma faute ça, parc’que pour éviter d’avoir à le repousser quand il m’a invité à dormir chez lui, j’lui ai raconté que j’avais pas envie de passer pour une salope. C’est l’ironie du sort ça. Bon j’lui ai quand même repproché de ne pas m’avoir parlé de ses sentiments, que tout l’monde était au courant sauf moi. Il me répond que ça aurait rien changé. Certes. J’me défends en lui disant que moi j’m’amuse, que ça veut rien dire un baiser, qu’en plus on était bourré, que j’suis désolée qu’il voyait plus que de l’amitié entre nous, que j’l’adorais quand même et que pour ça j’ai toujours été sincère mais que j’regrettais rien pour autant. J’lui ai dit qu’il devait m’appeler plus tard s’il voulait qu’on s’explique. Ben ouais par texto c’est chiant. "Oki" est son dermier mot. On verra bien.

Ce soir ils vont tous boire un verre. Didier m’a dit qu’il essayerait d’en savoir plus. Parc’que y’a des trucs louches quand même. Du genre que personne, à part le Porto Bico, m’a vu avec le Ténébreux, puisque là la porte était fermée. Et j’pense pas qu’il a balancé puisqu’après il était avec nous. Alors que Didier m’a dit que c’est William qui a dit qu’il nous avait vu ensemble. Moi j’crois qu’il nous a vu nous embrasser quand on dansé, mais pas dans la salle de bain.

Enfin bref. J’ai fait une grosse connerie. Tout l’monde à l’air de s’en foutre de moi mais pourant c’est par ma faute que c’est l’embrouille totale dans le groupe. J’suis la meuf qui s’est imposée du jour au lendemain et qui fout la merde.

Avec Didier on prit pour que personne ne sache qu’on couche ensemble sinon ça s’ra la Troisième Guerre Mondiale. William va nous étrangler s’il apprend ça. Mais normalement c’est bon. Le seul qui pourrait être au courant c’est Petit Canard, mais il est pas du genre à balancer, je crois. T’façon hier soir il était tellement mort qu’à mon avis il se souvient même pas m’avoir dit qu’il m’appréciait beaucoup.

Bref. William m’a dit que sur ce coup l’alcool a bon dos, mais faut avouer quand même que ça fait 90% de la chose. Jamais j’aurais pensé me retrouver par terre en train d’embrasser le Porto Bico un jour. Encore moi que le Ténébreux me coince contre la porte de la salle de bain, sa main dans mon fut. Jamais d’la vie, depuis que j’les ai rencontré ! Ca vient d’instinct. Des envies du moment. Sauf que certains, comme William, ne conçoient pas ça. Lui il est blasé de sa déception amoureuse et ça s’arrête là. J’ai eu le malheur de lui plaire et voilà où ça nous mène. L’embrouille totale.

Enfin bref. Une semaine de cours commence. On verra bien comment ça va se passer. Mais j’crains l’pire.

Vendredi soir on est allé voir la Route. C’est le film le plus triste que j’ai vu de toute ma vie. Y’a rien de beau dans ce film, rien d’enthousiaste. Que de la destruction, de la tristesse, du gris, de la mort partout. Il n’y a que l’amour qui rend ces images belles, mais vraiment, comme une lueur au bout d’un tunnel. J’ai quasiment pleuré tout du long.

William vient de me textoter. Il m’appelle à 21h. Ca m’fait flipper, il a les mêmes intonations que Dé au téléphone, les même manières, la même façon de parler. Ca va être dur.