Temps de l'ignorance.
Il ne m’a pas répondu. Même pas un "merci". Que dalle. Je pensais le connaître, je me trompe complètement. Il n’est pas celui que j’ai côtoyé, il n’est plus celui que j’aimais. Je me rends bien compte de tout ça mais pourtant j’arrive pas à tourner complètement la page. Il est là, au chaud dans son p’tit coin, posé dans son canap' les pieds sur la table, parc’qu’il sait qu’il est chez lui, dans mon coeur.
Parfois j’ai des envies violentes de son attention, sa présence, ses mots rassurants et tendres, sa douceur… je me fais du mal, tant de mal. Je ne dois pas. Je n’fais plus parti de sa vie. Ca fait mal. C’est comme ça.
Hier soir j’ai mis une heure à m’endormir parc’que j’pensais au meeting. J’sais pas trop c’que ça va m’faire de le voir, si je vais le voir. J’sais pas si ça s’ra une bonne chose. J’sais pas si j’vais l’ignorer ou si lui le f’ra avant moi. Ce s’rait plus facile. Mais pourquoi faire facile quand on peut faire compliqué ?
J’veux pas m’avancer. C’est même pas sur qu’il s’ra là, ou que je s’rais là. Bref. Je pense à lui.
Parfois j’ai envie d’en parler à quelqu’un. "Tu sais, moi j’suis amoureuse d’un homme de 14 ans mon aîné. Ca paraît insensé et impossible, mais pourtant, je suis amoureuse de lui."
Non. Jamais Sara. Jamais tu m’entends ? ! Personne ne doit savoir. Personne. Ils ne comprendraient pas.
J’aimerais avoir l’audace de sortir avec un garçon. Faut que j’me prenne en main. Faut que j’me lance. Tant pis si j’ai pas de sentiments. J’ai envie de vivre ça. C’est un manque dans ma vie. J’le ressens de plus en plus. Allez Sara, t’es pas la plus laide non plus. Suffit de leur faire entendre c’qu’ils veulent entendre. J’crois que j’suis pas trop mauvaise pour ça. Tant pis pour les sacrifices que ça va causer, mieux vaut commencer tôt. Après tout c’est moi qui parle de profiter nan ? Merde, j’suis vraiment à perte…