People Always Leave

Pétage de plomb.

Ce matin, au foyer, les mecs jouaient tranquillement aux cartes pendant que je bouquinais à coté. Tout se passait bien jusqu’à c’que Tin-Mar jette un coup d’oeil un mon bouquin : le deuxième tome de la saga de Stéphenie Meyer. Et là, il sort : "Oh nan, toi aussi tu lis ça ?" Puis Dep' s’y met aussi en gueulant que c’est d’la merde, c’est qu’une pauvre histoire à l’eau d’rose mais c’est trop naze etc. "Là franchement tu m’déçois !" m’a-t-il précisé. "OK gars, j’ai l’droit de lire c’que j’veux !". Comme ils ne se sont pas arrêtés j’ai pris mon sac et suis sortie avec Luc. Ils nous ont rejoins un peu plus tard, on a fait comme si de rien était. Et puis l’heure d’après, en physique, je rigole doucement avec Luc et v’là qu’ils se mettent à me crier d’ssus en m’disant de fermer ma gueule pour écouter le cours. Et puis v’là que les vannes reprennent, toujours les mêmes… Là j’me dis OK, j’les saoule donc j’vais fermer ma gueule. Je tourne la tête de sorte qu’aucun ne puisse me voir et ne dis plus mot. Je suivais même plus le cours. Sauf qu’ils ne s’arrêtent toujours pas. J’les entends ricaner, me blâmer, encore et encore. Ça s’calme un p’tit moment puis Dep' se lève pour jeter un papier à la poubelle. En repassant d’vant moi, il me regarde de près et puis me donne un p’tit coup dans l’cou. J’encaisse sauf que là ils croient que je dors alors il m’en refile un et v’là que Luc ou Joker s’y met aussi. La colère monte. Je me lève brusquement, sort de la salle en claquant la porte, traverse le couloir, descends les escaliers, traverse la passerelle et va me réfugier dans les toilettes des filles les moins fréquentées. Je baisse le couvercle du chiotte, m’assois, replie mes genous et les entoure de mes bras. Je reste ainsi bien 30 minutes. 1000 pensées ont traversé mon esprit. Je me suis repassée la scène des dizaines de fois. J’ai réfléchis à 100 à l’heure. J’étais triste, désespérée, je me sentais seule, nulle, je voulais mourir. Au bout des 5-10 premières minutes, Bago m’appelle. Encore sous la colère je décroche pas. Puis il m’envoie un texto comme quoi il me cherche partout, que je devais au moins lui dire où j’étais, même si j’avais pas envie de parler. Je n’en fis rien. Quelques minutes plus tard il rentre dans la pièce, appelle mon prénom, et sans réponse, il ressort. Il a re-essayé d’m’appeler puis plus rien. J’ai attendu le silence dans le couloir pour sortir. Je suis remontée mais morte de honte, je suis restée 10 minutes de plus devant la salle, me demandant c’qui allait se passer quand j’allais entrer. Puis j’ai pris mon courage à deux mains, mon cœur battait la chamade et je suis entrée. Je regarde immédiatement le prof, je voulais m’exuser mais il me prend de court et me fait un signe de la tête comme pour dire "C’est bon." Je me dirige à ma place. Les mecs font comme si j’étais pas là et participent activement au cours. Je prends mes affaires et me fous tout au fond, histoire de faire chier personne. Je reste le reste de l’heure à regarder ma feuille, sans broncher. A la sonnerie, personne n’est venu me voir. Je savais qu’ils m’en voulaient. J’ai pas mangé avec eux et le cours de philo est passé sans aucun intérêt pour moi. J’étais invisible, même pour le prof. Tant mieux. Heureusement que c’est le week-end, j’aurais pas eu le courage de les affronter demain. Tout à l’heure j’vais me faire une p’tite session musique avec mon joueur de maracasse. Ça va me faire du bien. En attendant, j’ai vraiment envie de disparaître...