Please...
J’ai beau le supplier, pleurer à chaudes larmes, crier en mon fort intérieur de me laisser partir, rien n’y fait, il est têtu. Comme moi d’ailleurs. Ce n’est pas la première fois en plus. Surement que je ne suis pas assez convaincante et convaincue moi-même. Au final, j’aime la vie. Achille le sait mieux que quiconque. Pourtant j’avais fait un pas de plus. J’ai essayé d’imaginer. C’est toujours très égoïste de faire ça. On ne sait pas comment certaines personnes peuvent réagir, ça pourrait leur bousiller leurs études ou leur saper le moral pendant quelques mois. J’ai vraiment du mal à y croire, mais je ne voudrais pas partir comme ça, sans imaginer ce que la mort peut laisser derrière moi. En plus j’ai même pas de raisons valables. Je n’suis pas malade. Je n’suis pas dans la galère. J’ai des parents adorables, des amis (plus ou moins), une maison, des études qui me laissent la place à un certain avenir. J’ai pas de problèmes réels de cœur. Je suis heureuse. "Alors quoi ? C’est quoi son soucis à celle-là ?" Je me le demande… Je m’ennuie. J’me sens seule. Je rêve trop. Tout ça manque de piment, d’une étincelle, du p’tit "truc" qui fait que… Je sers à rien. Je ne suis pas vouée à quelque chose de grandiose. J’ai pas l’âme d’une grande gagnante, ni d’une privilégiée. Je fais pas ce que je voudrais faire. Je me contente de vivre, juste, simplement. Et ça me gave… J’ai pas de raisons de mourir. J’en ai certainement de vivre. Please Achille, please...