People Always Leave

Papamoa.

Aujourd’hui j’suis à Rotorua. J’suis arrivée il y a vingt minutes, je repars dans trois heures pour Whakatane. Il pleut comme vache qui pisse. J’me suis donc rabattue sur le bus.

A Tauranga, hier, alors que j’attendais le bus pour Papamoa, une dame engage la conversation. Au bout d’une dizaine de minutes elle me propose son toit pour la nuit. J’ai pas accepté tout d’suite, j’ai pesé le pour et le contre. Mais bon au final, c’est une veuve de 75 ans aisée, avenante et ouverte. Elle m’a donc offert gîte et couvert, et quel couvert ! Et quel gîte aussi d’ailleurs ! La classe. Cinq étoiles pour moi. C’était bien. On a beaucoup discuté et échangé. Intéressante rencontre. C’est elle qui m’a influencée à prendre le bus, elle m’a même glissé un billet de 20 en compensation.

Je serai chez Maryke en fin d’après-midi. J’espère que ça va bien se passer.

J’ai reçu une réponse du centre équestre de Tauranga. Ça a l’air franchement super. J’vais appeler la responsable dans les prochains jours pour régler les détails mais ça sonne parfait. Ne pas trop s’emballer quand même.

Bon, pour ma minute coup d’gueule, j’voudrais écrire à propos d’une scène dont j’ai été témoin il y a peu. J’étais à une cascade. Vingt minutes de marche au travers d’une belle forêt semi-tropicale. C’était à Piha. Arrivée la première, j’étais rapidement suivie par trois jeunes gens dont une des nanas qui portait un chiot. Arrivée sur la berge elle pose le chiot à terre. Le p’tit de deux mois se met direct à gambader et renifler chaque caillou et explorer. Faire le chien quoi. Elle, je voyais bien qu’elle le lachait pas des yeux. Le chiot s’approche de moi. Je l’accueille d’une caresse. La nana se met alors à courir vers moi et s’excuser. J’lui dit que y a pas d’mal au contraire, il disait juste bonjour. Là le chiot se dirige vers l’eau et à nouveau la nana courre en sa direction pour l’empêcher...de quoi au juste ? De sentir ? De goûter ? De faire le chien ? Du coup elle le prend dans ses bras et s’assoit sur la couverture déballée là par ses deux compatriotes. Elle sort de son mini sac à dos vert une espèce de serviette toute douce, couverture pour bébé dans l’genre, et pose le chiot dessus. Évidemment, à peine touché le sol que le p’tit a repris son exploration des nouvelles senteurs et saveurs qui l’entouraient. Déçue, elle s’est mise à l’appeler en tapotant la couverture. Pathétique. Pour moi ça en été trop. J’me suis levée et me suis barrée sans me retourner. Quel pauvre petit chien et quelle idiote ! Laissez les chiens être des chiens bordel ! Arrêtez de croire que ce sont des bébés ! Non ils ne pensent pas comme nous, non ça ne les intéresse pas de s’asseoir sur une serviette, non il s’en branle d’être mouillé ou couché sur la terre. Putain ! On devrait pas laissé les gens comme ça adopter des animaux. Les nanas ultra émotives en manque d’affection qui regardent les chiots avec un regard de mère. Fuck that ! C’est autant pas bon pour eux que l’inverse. Arrêtons de nous prendre pour Dieu. Fucking hell !