People Always Leave

Le fond

J’y suis. Au fond du fond. J’ai envie de chialer, tout l’temps. Même au taf je n’fais que penser à ça. Ca tourne en boucle dans ma tête. Je revois cette image, encore et encore, de cette longue et dense chevelure brune se pencher sur lui pour l’embrasser, ses mains qui accompagnent. J’essaie de me mettre à sa place, d’imaginer ce qu’il a pu lui dire, ce qu’il a pu penser quand il était avec elle, quand il me racontait des salades. Ca m’fait un mal de chien de pas comprendre. Pourquoi, putain ? ? J’me demande c’qu’il a en tête maintenant. Si ça lui a fait quelque chose de me voir pleurer ou si il s’en bat les couilles royalement, s’il est dejà passé à autre chose.

Tu vois, dans l’histoire, il a fait le mal mais il s’en sort le mieux. Moi j’en chie. Je suis vraiment blessée. Mes pensées sont accaparées par les mêmes merdes, j’arrive pas à m’en défaire. Même au yoga c’matin où justement j’me suis dit qu’ça allait me permettre de faire un peu le vide, mon cul ouais ! Ca tourne en boucle, sans arrêt, sans répis. J’ai plus envie de rien. J’ai plus envie de bosser, de manger, de bouger. J’ai envie d’rester chez moi à jouer aux Sims et dormir.

Je pense qu’il va revenir samedi pour récupérer ses dernières affaires. Je pense que j’vais lui parler, lui dire à quel point il m’a fait mal, que même si on s’aimait plus on s’entendait quand même bien, on avait de l’affection l’un pour l’autre, qu’on aurait pu rester potes si on s’était quitté autrement, s’il avait eu les couilles de me parler au lieu de sauter sur la première meuf qui bouge. Je pense pas que ça va l’affecter plus que ça, je pense pas qu’il me donnera plus d’explications, mais peut-être que ça peut me soulager. Je sais pas. On verra.