People Always Leave

L'attente.

Aujourd’hui fut une journée d’attente. J’ai jamais parlé de ça je crois mais voyager c’est attendre. Attendre le bus, l’avion, que quelqu’un s’arrête, un coup d’fil, un horaire… Beaucoup d’attente. Des heures. Des jours.

J’suis à Casuarina Bus Interchange. J’attends le 3 qui va m’emmener à l’aéroport. Il passe dans 1h40…

Dans le bus 4 qui m’a emmené ici était un Aborigène endormi. Surement bourré parc’qu’il somnolait en fait, secoué par le bus. Et puis un coup d’volant et il s’affale dans l’allée centrale où il continue sa sieste. Personne ne bouge. J’me dis que pour le moment il ne gène personne. Et puis le bus s’arrête pour prendre des passagers. Le chauffeur l’interpelle, lui dit que y en a marre de ces conneries, que c’est pas l’endroit pour ça. Le mort dort toujours. Le premier passager l’enjambe avec un air irrité. La deuxième reste là, l’air béat, genre elle se trouve devant un mur de deux mètres. Du coup j’me sens obligée de lui ouvrir les yeux : c’est juste un gars couché par terre. J’me lève, me baisse, lui tapote le dos d’la main jusqu’à que ses yeux s’ouvrent et lui fait signe d’se lever. Le temps s’réaliser ( au moins 7 secondes quand même) et le voilà à nouveau avachi sur sa banquette. La dame me regarde du coin des yeux et me murmure un thank you à peine audible. A votre service.

Au terminus alors que j’descends du bus paqueté comme une mûle, un gars me hèle pour me dire que j’ai été courageuse de ramasser ce type. C’est pas du courage, c’est un devoir. On commence à discuter. C’est un Sud Africain qui vit à Perth, un soudeur. Il me raconte un peu l’état de son pays natal, comme quoi il fait plus trop bon y vivre, gouvernement corrompu, chômage, criminalité en hausse… Beau à visiter mais craignos à habiter. Quand j’lui ai dit qu’le bus était dans deux heures il est parti prendre un taxi.