People Always Leave

It never happens to me.

Aujourd’hui, premier janvier deux mille treize. Si il est vrai que les jours commencent à minuit zéro un, alors c’est sûr, j’ai passé la pire fin d’année de ma vie, et le debut n’en est pas vraiment plus folichon. Retour en arrière.

Hier soir donc, alors que je n’avais toujours aucune nouvelle de Reh et que je m’envoyais en l’air avec Brett (3 fois en une journée, mon reccord, mon vagin en est presque anésthésié), il me demande mes plans de la soirée. Ben rien. Ah. Tututuuuuuu tututulutulutulu tutuuuuuuuuu tututulututuuuuuuu tutututututututulululuuuuuuuuuuuu. Ben, tu veux venir avec moi ? Ben ouais.
19h30, me voilà dans sa caisse direction le bottle shop. Là il choppe un carton de bières et un sac de glaçon et moi deux bouteilles de Cabernet Sauvignon blanc à $5 la bouteille. On remplie la glaçière sur le trottoir en sifflant notre deuxième bière et nous voilà partis. La fête se passe dans une vieille maison de banlieue, dans le jardin en fait. Une trentaine, voire quarantaine de personnes, pas plus. Plus de mecs que de gonzesses étrangemment. Donc là on se met à boire et à fumer, normal. J’amuse un peu la galerie en leur parlant en français : "Adam est un homosexuel qui aime prendre les hommes par derrière.". Mouahahahaha ! Le gros délire quoi. Et puis vers 21h30 j’pense, j’attaque la vinasse. Un gobelet de bière rouge rempli. Je bois lentement mais avec la clope ça me monte vite à la tête. Brett est bien arraché aussi. Là, j’suis assise sur une glaçière, j’écoute d’une oreille la conversation qui se passe au-dessus de moi et j’essaie de garder les yeux ouverts. Mais tout va trop vite, tout va trop vite. J’me décide à m’aérer un peu, et j’embarque Brett avec moi. A peine la clôture du jardin passée, je sens qu’ça remonte. Une main sur le pickup garé là, l’autre sur l’épaule de Brett, et me voilà en train de dégobiller sur la route. Moi ! Vomir de trop d’alcool ! Nan mais qui l’eût cru ? C’était presque ma fierté ! Bon j’ai pas non plus fait la grosse galette dégueulasse quoi. J’ai vomi du liquide, le vin surement. Pas de morceaux. Là on part faire un tour dans la rue. J’m’excuse mille fois auprès de Brett en lui précisant à chaque fois que ça ne m’étais jamais arrivée. Lui, ça l’fait marrer. Attendre 6 ans (j’estime boire de l’alcool depuis l’âge de 15 ans) et 12 000 km pour être bourrée au point d’vomir, merde quoi… Après ça, j’me suis allongée sur un tas de palettes surmonté d’un espèce de mattelas et j’ai dormi jusqu’à minuit.
Voilà ma fin d’année. Boire, vomir, dormir.

A minuit, je suis réveillée par l’euphorie générale qui se trame autour de moi, ET, surtout, par le bruit du feu d’artifice de Perth. Alors ça les feux d’artifice, surtout des trucs énormes comme ça, j’adore ! Ni une ni deux me voilà sur mes pieds à la recherche d’un endroit assez haut pour bien le voir. Direction la rue donc. Pieds nus et titubantes, j’m’engage sur le trottoir ne sachant pas trop où aller mais me dépêchant pour en râter le moins possible. Je dépasse même pas trois maisons qu’une gonz' de la fête me rattrape pour me ramener au point de départ. Nan mais j’veux voir le firework ! Mais tu peux le voir du jardin. T’es sûre ? Mais oui ! Tu promets ? No worries. C’est en entrant dans le jardin qu’effectivement, j’apperçois un bout des boules de feux multicolores derrière les arbres. Je remercie la gonz' en lui souhaitant bonne année et grimpe sur ma pile de palettes. Sourire béat et yeux ahuris on my face. C’était vraiment beau, enfin, les trois dernières minutes… Là, Brett me rejoins. On se souhaite un happy new year en s’embrassant. Et puis, c’est le drame. Debut des grosses emmerdes. Fin de la soirée donc.

Nous voilà donc debout Brett et moi sur cette pile de palettes surmonté d’un mattelas. L’ensemble est stable, mais forcément, marcher sur un mattelas, qui plus est bourré, c’est pas très stable. Brett va pour s’accroupir pour faire un hug à un pote ou j’sais pas quoi, et là boum ! Il fait un méga roulé boulé et se retrouve à terre ! Au début il est juste un peu sonné, mais très vite des gens le ramassent et l’emmène à l’intérieur. Bon. Moi j’suis sensée jouer le rôle de la p’tite amie ou j’sais pas quoi, puisqu’on a presque passé le début de soirée à se bécotter. Sauf que j’sais pas trop quoi faire. J’ramasse mes savates, celles de Brett, et me décide à le retrouver dans cette immense barraque. Ils étaient tous à la salle de bain. Au début ils ne voulaient pas me laisser entrer mais un gars qui avait une trousse de secours est arrivé donc ils ont ouverts la porte. Stupeur on my face en découvrant du sang sur son visage et ses bras. En fait c’est juste sa main qui est touchée. Il s’est violamment coupé surement sur le bord de la palette. Une des nanas qui doit être infirmière ou urgentiste lui procure les premiers soins mais me dit non sans gravité qu’il doit aller à l’hôpital. Une autre est déjà en train d’appeler un taxi. Le bandage fait, Brett remercie mille fois la nana et nous voilà sur le trottoir pour attendre le taxi. C’est là où j’me suis vraiment mise à "paniquer" parc’que je savais vraiment pas quoi faire. Le taxi est arrivé au bout de cinq minutes, mais au bout de la rue. Le temps que j’traîne Brett dans la bonne direction, ce con s’était barré. J’essaie d’en chopper un autre, mais BIEN SÛR, quand t’en as besoin d’un, y’en a plus ! Et puis Brett devenait de plus en plus ingérable. Il voulait rentrer et aller à l’hosto au matin. Il voulait rentrer en voiture surtout. J’ai vite réussi à lui piquer ses clés. Et puis les insultes ont commencé. Il voulait que j’le laisse tout seul, qu’il était un grand garçon, que j’avais même pas vécu le quart de tout c’qu’il a pu vivre (il a 30 ans), qu’il avait pas b’soin de mon aide, que d’ailleurs mon aide n’était d’aucune aide et blablabla. Il m’insulte pour que je cède à lui rendre ses clés. Ses phrases sont remplie de fuck et fucking à tout va. Il s’énerve vraiment. Mais j’ai pas peur de lui et le provoque même. Si tu veux m’frapper, te gène pas, lui dis-je ma face devant la sienne. Et puis il veut rentrer à pied, et puis il veut prendre la voiture, et puis il veut faire ci et ça, et en gros il est tellement saoul qu’il ne sait même plus c’qu’il veut faire. Du coup, moi, seule dans cette impasse, je commence à penser au pire (de la situation). J’ai ses clés dans ma poche, on est près de la ville, un hôpital, ça doit se trouver. J’le traîne jusqu’à la voiture mais bien sûr il ne veut pas s’asseoir du côté passager. Les insultes reprennent de plus belle. Coup d’bol pour moi : c’est une manuelle ! Evidemment je confonds le clignotant avec les essuis-glace (comme Claire me l’avait dit) mais à part ça c’est gérable. Sauf qu’au stop au bout d’la rue, Brett en profite pour s’échapper d’la voiture. Je perds pas le nord et le suis à 5km/h. Il fini par revenir au bout de 30 secondes mais m’inonde d’insultes et de fuck fuck fuck ! Je prends la direction du centre ville mais j’me rends vite compte que chercher un hôpital comme ça, en pleine nuit, un soir de Nouvel An, c’est Pékin Express quoi. Et évidemment Brett ne veut pas m’aider. Du coup là, quels choix me restent-ils ? Je suis au volant d’une voiture qui n’est pas la mienne dans un pays qui n’est pas le mien, sans permis sur moi, avec de l’alcool dans le sang. Si les keufs m’arrêtent, j’suis bonne pour un retour au poulailler. Je réfléchis pas longtemps et me décide de rentrer au bercail pour chercher de l’aide chez Pip. J’explique à Brett ma démarche mais ça le met encore plus en colère. J’arrive à la maison sans embûche mais évidemment il ne veut pas me suivre chez Pip. J’le laisse aller, me disant qu’il allait se coucher.
Pip dormait déjà, comme le reste de la maisonnée. J’me suis sentie très mal à l’idée de la réveillée, mais vraiment, que pouvais-je faire d’autre ? J’lui explique comme je peux la situation mais elle me dit qu’elle ne peut pas conduire non plus parc’qu’elle s’est sifflée une bouteille de vin. J’lui demande d’essayer de parler à Brett. On retourne au B&B et là, panique à bord, Brett est introuvable, et sa voiture n’est plus là ! Ce con avait un double des clés, j’aurais dû y penser… Bon ben là, y’a plus grand chose à faire qu’à prier qu’il ne se plante pas, ou qu’il ne plante personne. On retourné dans la chambre de Pip. Elle essaye de l’appeler, une fois, deux fois, en vain. Evidemment. J’me sens tellement mal, j’ai l’impression que tout est d’ma faute. Et en plus je sentais bien que Pip voulait juste dormir. Heureusement, Brett à la bonne idée de m’appeler pour me dire qu’il est allé à l’hôpital de lui-même (question de fierté surement) et que tout va bien (tout est relatif) et qu’il prendrait un taxi pour rentrer. Okay. Je préviens Pip que j’vais quand même l’attendre au B&B, pour être sûre.

Il est rentré ce matin vers 6h30 et s’est confondu en excuses. Mais il s’est vite endormi, mort de fatigue. J’ai dormi avec lui et suis rentrée vers 11h ce matin. Là, il vient juste de m’appeler pour s’excuser encore et pour me remercier blablabla. J’vais prendre une douche et vais aller le voir. Histoire de. J’en sais rien.

En tout cas ce Nouvel An, j’l’oublierai pas de sitôt.