People Always Leave

Happiness.

Aujourd’hui j’suis bien. Très bien. J’me sens heureuse. Je fais c’que j’aime entourée de gens que j’apprécie dans un cadre paradisiaque. Ma tête n’est pas encombrée de pourriture. Je pense à c’que j’vais cuisiner ce soir pour mes invités, je pense à c’que j’vais faire avec la P’tite dans les prochains jours, j’essaie de toujours me souvenir de tâches à faire, mais je n’cogite pas, je ressasse que dalle, j’me sens légère, j’me sens à ma place.

Hier à été une journée excellente. J’ai passé la journée dans la cuisine à préparer les plats pour le week-end à venir. Sauf vers 16h. J’suis sortie entraîner la P’tite. Greg était là pour faire travailler Raz qui s’est conduite comme une peste au ride du matin. Comme il utilisait la carrière et le rond de longe, j’en ai profité pour entraîner la P’tite à charger dans l’float. J’ai attendu que Greg s’en aille parc’que j’avais pas vraiment de plan. J’ai fait ça au feeling, d’après mes expériences, c’que j’avais lu et vu. Ca restait une première pour moi puisque j’étais en charge. Et ça a marché. La P’tite s’est quasiment chargée elle même. Elle m’a suivi sans rouspéter et sans flipper. Cette pouliche est en or. Ca m’a donc pris 10 minutes. Le truc, et c’est c’que j’ai dit à Greg ensuite, c’est de pas vraiment essayer d’la faire monter. Il faut attirer son attention, aiguiser (?) sa curiosité et surtout rester calme. J’étais un peu nerveuse de peur d’un échec mais j’l’ai joué cool en lui parlant comme un gosse et lui expliquant comment c’est trop bien d’être dans un float. Mais bien sûr c’est sa confiance en moi qui l’a guidée. Ca fait plus d’une s’maine que j’m’occupe d’elle tous les jours, que j’l’a fait travailler, que j’la douche, que j’la nourri, que j’la caresse et cajole. Elle a confiance en moi parc’que j’ai pas fait de faux pas. Et j’l’ai vu dans ses yeux parc’qu’elle a absolument pas bronché au moment de monter et qu’elle m’écoutait. Tu vois, c’est pour ça que j’veux faire ce métier. Les chevaux, bien sûr qu’ils ont rien demandé, bien sûr que la majorité souffrirait moins s’il n’était pas au contact de l’Homme, mais aujourd’hui 99% des chevaux dans le monde sont domestiqués, alors pourquoi ne pas essayer de rendre leur vie intéressante, de leur apprendre des choses, de leur faire travailler l’hémisphère gauche du cerveau et les faire réfléchir, les faire penser et peut-être se dire qu’ils aiment leur vie, ils apprécient les humains qui s’occupent d’eux, qu’ils sont contentés, satisfaits voire même heureux. C’est ça le deal tu vois. J’veux pas monter un cheval parc’que j’en ai envie mais parc’qu’IL a envie, parc’qu’IL kiffe ça et veut me faire plaisir. Tout part de là. La P’tite, j’lui ai pas appris à charger dans l’foat de son point d’vue, j’lui ai appris que dans le float il n’y a rien qui veut lui faire du mal ou la tuer. C’est confortable et sécurisé. Point.

Aussi le truc c’est de pas en faire une montagne de ce genre de chose. J’me souviens toujours d’la prof qui donnait les cours de saut d’obstacles en Tasmanie et qui disait qu’un obstacle fait partie de la route, ou du circuit. C’est pas un truc fou tu vois, tu trottes ou galopes sur un circuit et de temps en temps il y a un obstacle mais c’est rien de plus. J’sais pas comment expliquer mais voilà, l’idée est là. Et c’est vrai. Monter dans l’float c’est marcher et puis s’arrêter une fois dans la remorque. Basta.

Hier soir on a eu un long diner bien animé. Greg était avec nous et était bien saoul. C’était vraiment marrant et intéressant. Ca a bien clôturé ma journée parfaite.

J’suis aux anges. Et maintenant je vais entraîner l’étalon à monter dans l’float, haha !