People Always Leave

Destiny

C’est fou, j’suis heureuse. Simplement. Aujourd’hui est vraiment un bon jour. J’ai très bien dormi c’matin, un bon sommeil profond que j’n’ai pas eu depuis quelques temps et qui me manquait terriblement. Et puis j’suis allée chez Eric, j’ai travaillé les chevaux. Sat est incroyable ces derniers jours, il me fait vraiment plaisir, à tel point que mes séances avec lui sont très courtes. Il me fait plaisir alors je le récompense en lui foutant la paix. Neva c’est une autre paire de manche mais justement très intéressant pour moi. J’ai décidé d’la travailler parc’que je vois bien qu’Eric n’a pas le temps, parc’qu’elle le mérite et en a besoin, et parc’que pour moi ça me fait travailler et apprendre de nouvelles choses. Chaque cheval est différent donc la méthode varie un peu en fonction du cheval. Je la travaille depuis lundi et pour l’instant elle est toujours dans la fuite. Par contre elle me montre beaucoup moins son cul dans les virages et j’arrive à lui faire faire de beaux huits. C’est un progrès. Je ressens aussi chez elle un gros stress quant il s’agit de travailler, comme si elle en avait peur. C’est simple, dès je le lève la badine, elle fuit. J’ai fait des exercices de désensibilisation bien sûr mais j’la sens pas rassurée à 100%, comme Sat pourrait l’être quoi. En fait c’est comme si elle avait perdu confiance en l’humain. Ca se confirme aussi du fait qu’Eric ait du mal à l’attraper au parc ces temps-ci. Il y a donc du travail et ça me plaît, surtout que du coup le truc est de garder son calme en toute circonstance avec elle, parc’que si moi aussi j’me mets à stresser, elle ne va jamais cesser de fuir. Au contraire, il s’agit pour elle de chercher la paix et la relaxation auprès de moi.

Mon nouveau rythme me plaît. Hier soir au taf j’étais moins crevée que dimanche et j’espère que cette nuit sera encore plus supportable. Dur d’se motiver quand t’as qu’une envie, c’est d’te pieuter. Et puis surtout j’peux à nouveau profiter des chevaux et ça ça m’fait revivre.

Tout à l’heure dans la douche, j’me disais que l’aboutissement de mon projet, s’il y en a un, et sachant que j’l’avais une fois décrit à Hans comme : "je veux créer mon propre BDS", c’est qu’il vienne me voir un jour et qu’il me dise : you did it. Ca oui, ce serait un bel objectif atteint. J’le ramène à lui parc’qu’il fait partie de ces gens qui m’inspirent, qui me motivent et grâce à qui j’en suis là aujourd’hui. Bien sûr il y a le Destin et bien sûr j’ai fait mes propres choix, mais parfois je repense au passé et c’est comme si j’n’avais jamais fait de choix, comme si tout avait été naturel et évident. Il y a 4 ans on m’a proposé un CDI qui impliquait une stabilité et une belle vie toute tracée. J’ai dit non et j’suis partie seule à l’autre bout de la planète dans l’Inconnu le plus total. Le choix n’était même pas à faire. Il était fait. Et puis tu rencontres les personnes, tu vis les expériences, tu vois et entends les choses, et sans même t’en rendre compte ta vie a changée, tu as pris de la hauteur, tu vois les choses différemment, tu penses différemment, ton esprit a pris un coup de maturité, tu sens les neurones pousser dans ton cerveau et bim ! Me voilà à la tête d’un projet de fou qui n’implique rien, ou presque, de ma vie d’avant. Et il est bien ancré en moi, ce n’est qu’une question de temps.

J’me sens privilégiée, satisfaite et légère. J’suis bien.