People Always Leave

Captain Fantastic

Il y a un an jour pour jour, j’étais à Darwin en attente de rejoindre l’Indonésie. J’avais quitté BDS quelques jours auparavant non sans mal. Deux jours de stop m’ont ammené, pour la deuxième fois, à Darwin. Darwin la jeune et jolie, la dynamique. Vraiment très chouette ville, avec son lagon artificiel et sa longue rue pleine de bars et ses parcs. La toute première fois que j’y étais c’était pour y réceptionner Hélène. J’avais donc même déjà été à l’aéroport. Sauf que cette deuxième fois, je n’y ressortirai pas à pied.

Les toutes première images du film m’ont ramené à l’année dernière. La première apparition du père de famille joué par Viggo Mortensen, sortant du bosquet recouvert de teinture de camouflage noire, m’ont donné la vision de Greg. Même gueule, même dégaine. Et puis le retour au camp avec la découpe de la bête, les tâches partagées, cuisiner ensemble, le potager, le tipi m’ont fait penser à BDS et le quasi-exact style de vie qu’on avait là-bas. Bien sûr les circonstances et l’environnement sont différents. Mais quand même, ça m’a traversé l’esprit, moi aussi j’ai vécu ça.
Le reste n’a été qu’une reproduction d’un avenir si convoité. Sérieusement, je n’élèverai pas des gosses autrement. Je ne voudrais pas.

Très beau film qui tire la larme à l’oeil plus d’une fois. Belle dénonciation d’une société standardisée, abêtissante et ennuyeuse à mourir. Portrait d’une famille unie et touchante, portrait d’une marginalité non tolérée par les codes, d’un mode de vie et d’éducation montré du doigt et totalement incompris. J’ai quand même trouvé qu’les auteurs sont allés très loin dans l’extrême de l’éducation alternative, genre le type sait tout faire, de l’escalade aux mathématiques quantiques en passant par le self defense. Pourquoi pas, mais le réalisateur qui a grandit dans un tel environnement sans forcément avoir eut une telle éducation, pourquoi aurait-il forcé le trait ? C’est pas parc’qu’on vit autrement qu’on lit Nietzsche, Chomsky et les autres. Dommage, on aura pas évité les clichés mais ça n’est que du cinéma après tout.

Demain je change de rythme. Et puis faut à tout prix que je fasse du sport que j’ai pas fait depuis quelques jours maintenant.