People Always Leave

By the way.

Aujourd’hui, j’suis plus ou moins heureuse, disons plus, grâce à Vince. Vince il est Flamand mais j’ai tendance à l’oublier, parc’qu’il a un bon anglais. Alors quand il parle son drôle de langage avec l’autre Flamande, ça m’fait tout drôle. Il parle un peu français aussi, il est tellement chou quand il parle français. Il est assis juste en face de moi, ses écouteurs dans les oreilles à zieuter dans l’dos d’l’Allemand qui matte un film. Ah ben là il matte le plafond. Il me rend heureuse, parc’qu’il est simple et marrant. On passe nos journées ensemble quasiment. On va en ville acheter d’la bière. On va au truc où les vaches boivent pour se baigner. A bore. J’arrive pas à traduire. Et puis on travaille ensemble, ramasser les branches, couper les arbres, retourner le composte. On s’amuse bien. J’lui apprend à conduire, à cuisiner un tout p’tit peu. On matte des films, on écoute d’la musique, on passe du bon temps, on trouve notre bonheur. J’apprécie d’autant plus ma vie ici.

Mais je sais comment ces choses finissent. Surtout maintenant, je dois faire attention. On en est venu à un certain point, où on parle beaucoup de notre vie, surtout moi, et j’aime pas ça. Je dois vraiment apprendre à fermer ma gueule. Pour le bien de tous.