People Always Leave

BDS

Aujourd’hui, depuis quelques heures là, mais comme j’ai trop envie d’écrire !

C’est marrant, quand j’suis arrivée à BDS, j’ai eu la même sensation, mais d’écrire sur papier. Ce que j’ai fais les 3 premiers jours. Après ça m’a barbé parc’que le soir j’suis crevée. Pas l’temps.
En fait, j’ai plein d’choses à dire, alors j’vais tout balancé en vrac. Tant pis pour les fautes.

J’me sens bien à BDS. C’est un peu l’endroit dont je rêvais. Je suis responsable du potager. Je plante des légumes et les récoltes. C’est super. J’adore. Et puis je suis impliquée avec les chevaux. Je les nourris tous les jours et Greg, l’homme-cheval, me donne des leçons d’équitation. Mes vraies premières leçons. J’adore aussi. Et puis je cuisine pour les guests. J’adore. J’adore tout ici. J’me lève le matin à 5h45 et me couche le soir à 21h, crevée. Bon là il est presque 21h30, mais je sens déjà la fatigue me gagner. Je dors avec des lézards, des araignées de toutes les tailles et des espèces de grillons-sauterelles. J’me douche et fais pipi avec des grenouilles. J’m’occupe aussi des poulets, les nourrir et chercher leur œufs tous les jours. P’tain, je kiffe. Je suis ici pour deux mois. Je dois donc en profiter d’en faire le maximum.

David bosse toujours au resto alors que l’atmosphère s’est grandement dégradée. Bobby s’est barré aujourd’hui normalement. J’vais essayé d’prendre des nouvelles demain ou apès-d’main. David, j’l’adore. Ca va être bizarre de ne plus le savoir dans l’coin, et surtout qu’il ne va plus l’être pendant un bon moment.

Je réfléchis toujours à si je vais rentrer avant de rentrer définitivement ou pas. LA grande question du moment. J’ai encore le temps, ça va.

Claude est malade. Un virus qui ressemble au SIDA, mais pas le SIDA. C’est pas contagieux mais ça bouffe autant son système immunitaire. Avec ça il a un ménisque foutu. Et comme d’hab', les médecins ne "peuvent" rien faire. Faut soi-disant que son corps se batte lui-même. Ah ouais ? Avec quoi ? Nan mais quelle blague. La médecine c’est une grosse blague de nos jours. J’ai peur que quelque chose de très mal arrive. J’ai très peur pour lui.

Kimi est chez nous, ou plutôt chez sa fille, pour trois mois. Après 6 ans d’absence sans aucune nouvelle, il a débarqué sans quasiment prévenir personne. J’ai pu discuter avec lui samedi sur Skype. Ca fait bizarre. J’crois qu’il est toujours pas au courant qu’il est déjà grand-père…

Hélène débarque à Darwin le 3 novembre. Ca devrait l’faire.

Mon filleul grandit à vue d’œil. Quand je pense à rentrer ou pas, je pense à lui bien sûr. Il ne m’en voudra pas je le sais, mais puis-je vraiment me le permettre ?

J’ai b u deux verres de vin ce soir, j’suis comme un peu bourrée. La fatigue n’aidant pas.

Greg n’était pas content dimanche soir parc’que personne n’avait nourri les chevaux. Dans mon esprit je pensais qu’Eva allait le faire. Mais c’était une erreur. Du coup il m’a gentiment rappelé les règles, que je sais déjà. J’ai horreur de décevoir, tu le sais. J’ai l’impression que c’est un échec. C’en est un d’ailleurs. Reste plus qu’à ne pas le reproduire.

Les gens me traitent-ils comme une gamine parc’que je me conduis comme tel ? J’ai en ce moment l’impression davoir trente ans, mais les "vieux" autour de moi prennent comme un malin plaisir à me rappeler que non, je ne suis qu’un "bébé". Fuck. Changera-ce un jour ?

Achille. Mon bon Achille. J’ai pensé à toi ce soir en dinant. J’ai pensé à cette femme, Robyn, qui vivait ici il y a encore un an, et qui a disparu de la surface brusquement. Sa photo trône sur un mur de la véranda. J’me suis dis qu’elle devait toujours être là. Quelque part. Que peut-être elle te voyait aussi Achille. Peut-être que tu l’as rencontré. Que tu lui parles quand tu es là, près de moi. Je sais que tu n’es jamais loin. je ne t’oublie pas. Et je me suis dis que je n’ai pas mis de visage sur toi. En général j’imagine toujours les gens, les choses. Mais toi mon beau, tu n’as pas de visage dans ma tête. Tu es juste Achille. Et c’est déjà beaucoup.

Mon bon ami, je voudrais que tu veilles sur Claude pour moi. S’il te plaît, ne le fait pas venir à ton monde. S’il te plaît. Guéris-le. S’il te plaît. Ce n’est pas une question de t’avoir déjà demandé plein de choses ou pas ces derniers temps. Je vole de mes propres ailes, tu le sais. Mais je ne peux rien faire pour ça. Même si j’étais sur place. Je m’en remets à toi mon ange. S’il te plaît, fais quelque chose pour lui, pour Christine, pour nous. Quelque chose de bien. J’veux pas vivre ça. Pas comme ça. J’suis pas prête. Achille, please…