People Always Leave

Pas envie.

Marraine est v’nue manger à la maison aujourd’hui, avec Michel et Mamy. C’est bon d’la revoir de temps en temps. Elle m’inquiète un peu. Elle n’arrête pas d’dire qu’elle a en marre de cette vie de misérable, de toutes les factures à payer, de ce système à la con, de cette routine. J’la comprends. J’ai pas osé lui dire mais j’espère sincèrement qu’à la retraite, ou quand les filles seront casées, elle se cassera, avec Michel bien sûr. J’en doute un peu parc’qu’elle aime pas voyager, mais je lui souhaite une vie meilleure pour l’avenir, une fois qu’elle n’aura à se soucier que d’elle-même.

Thomas hante mes pensées. J’nous ai imaginé une conversation. Celle où je lui avouerais qu’il est quelqu’un qui me conviendrait, avec qui j’aimerais passer mes journées, mes soirées, mes week-ends. C’est quelqu’un de gentil, de drôle, un bosseur, un fêtard et au lit ça s’passe pas trop mal entre nous. Que puis-je espérer de mieux ? Mais bien sûr je sais que le problème de l’âge se poserait entre nous : que ferait-il d’une gamine comme moi ? J’pense bien qu’il aurait honte d’me présenter à ses parents ou ses amis. J’le comprends tout à fait. Et moi ? Comment mes parents le prendrait ? J’m’imagine pas trop l’avoir à dîner à la maison, aussi naturellement qu’avec mon beau-frère. Enfin bref. Je lui préciserais bien sûr que je n’suis pas amoureuse, mais que ça m’plairait, au moins, d’essayer. Bien évidemment je ne lui plais pas donc y’aura même pas à chercher plus loin. Bref. J’vais quand même essayer d’arranger un RDV, j’ai vraiment envie de passer une nuit avec lui.

J’ai pas envie de travailler demain. Vraiment pas.