People Always Leave

Premiers pas.

Ce matin, j’ai demandé à Hélène si elle pouvait me chercher pour aller au match de Laurent. Elle était d’accord même si elle avait prévu de dormir. Sauf qu’à 14h30 elle m’écrit pour me dire que son père a pris la voiture et qu’elle en avait pas d’autre. Ni une ni deux, j’éteins mon PC, prends ma serviette, file à la douche, m’habille et me voilà partie pour 7km de marche. J’en ai fait environ 3 puis j’me décide à faire du stop pour être à l’heure au gymnase. J’ai eu à lever mon pouce une fois, la dame m’a pris pour sa fille, mais de toute façon elle se serait arrêté s’est-elle rattrapée. Elle me dépose avant la route nationale qui contourne M. Il me reste plus qu’à la traverser et traverser la ville jusqu’au gymnase. Hélène et une copine à elle y était déjà. Laurent aussi évidemment. Mais j’ai pris soin de ne pas tout d’suite le chercher des yeux. Le match s’est bien passé. On a gagné. Comme la dernière fois, à la fin, dès que tout l’monde applaudissait, il m’a regardé droit dans les yeux avec son sourire dévastateur. Quand il est partit au vestiaire, j’ai décidé de l’attendre. J’ai discuté un peu avec J-P que j’avais pas vu depuis le collège je crois (en même temps j’l’ai jamais vraiment aimé, c’est juste un play-boy avec une grande gueule) et un pote à lui. Ils discutaient des filles, forcément. Son pote s’est fait largué y’a une semaine, apparemment il déprime un peu. J-P en a rajouté une couche immense. De toute façon je faisait juste semblant de les écouter et participer à leur conversation. Je guettais Laurent du coin de l’œil. Il s’était changé et avait une bière en main et à manger. Ils discutaient avec ses potes de l’équipe. J’voulais donc pas m’incruster. De temps en temps j’le voyais tout seul, me jetant des regards par ci par là. J’ai préféré attendre, je sais pas pourquoi. Puis d’un coup il avançait vers moi. Je décide de laisser les 2 autres en plant avec leurs histoires de nana. J’avance vers lui, faisant mine de vouloir serrer la main au grand champion. Il n’a pas voulu, exigeant une bise qui ne s’est jamais faite parc’que la conversation a tout d’suite déviée. On s’est chamaillé sur le nombre de but qu’il a marqué. Il m’a demandé comment je rentrais, je lui ai dit à pied. Il m’a pas cru. Il m’a demandé si Hélène ne me ramenait pas mais elle était déjà partie. Il m’a pas cru non plus quand j’lui ai dit que j’étais v’nue en stop. Il m’a proposé de me ramener mais je savais qu’il devait aller à l’hôpital voir son père. J’veux pas déjà être un boulet. J’l’ai questionné sur son épaule. Ça va pas mieux, il a toujours mal, malgré l’espèce d’attelle qu’il s’était mis pour jouer. J’l’ai un peu charrié sur sa façon de jouer, juste pour voir son sourire en coin que j’aime tant. De temps en temps je sentais son regard sur moi, il me dévisageait. J’ai pas beaucoup osé le regarder dans les yeux mais je l’ai fait quelques fois. Il a de beaux yeux. En fait, il est beau tout court. Ça me trouble. J’ai aimé entendre sa voix. J’ai aimé lui taper gentillement le bras quand il me moquait. J’aimerais le toucher plus. Une prochaine fois surement. En tout cas il m’a dit qu’il avait envie que j’revienne, parc’que quand je suis là ils gagnent. Ça fait vraiment super plaisir. J’ai hâte de l’croiser au lycée… Hier soir j’suis allée voir Prédictions au cinéma. Il est bien mais sans plus. Avec ma frangine on a bien rigolé, bien que c’est pas du tout un film comique. En fait on s’moquait surtout. On aime si bien le faire, même si on vaut pas mieux… J’ai vraiment hâte d’avoir mon permis maintenant, plus que jamais...