J’adore les désigner ainsi. "Mes mecs". Ils partagent mon quotidien, mais pourtant, ce ne sont pas mes meilleurs amis, et je sais que dans environ 6 mois ça sera fini. Ça me fait de la peine. J’espère emmagasiner le maximum de bons souvenirs avec eux. Pour l’instant, c’est plutôt bien parti… J’ai mis du temps à m’intégrer dans leur groupe. Ça fait un peu plus d’un an qu’on se côtoie mais ce n’est que récemment que j’ai l’impression d’être quelqu’un pour eux. Ils s’inquiètent pour moi, me demandent mon avis, me raconte leurs petits problèmes, leurs week-ends, leurs projets, leur vie quoi. On a même décidé de partir en vacances tous ensemble. Parfois ça m’étonne encore de les entendre dire que "on" va trop délirer, "on" va faire pleins de conneries, "on" va se mettre une mine tous les soirs. Je dois avouer que c’est en partie grâce à eux que je suis heureuse. J’aime avoir l’idée de les retrouver tous les jours. Et y’a une bonne raison à ça : qu’est-c’qu’on s’fend la gueule ! ! Aaaaaaaaaah je vous jure, avec eux, on s’ennuie pas. Toujours une connerie à raconter, ou faire. Et c’est vraiment une partie de plaisir. Ils sont raisonnables au fond, c’est pas des glandeurs qui arrivent à rien dans la vie. Ils sont intelligents. J’apprends beaucoup en leur compagnie. Surtout, ils restent naturels et tolérants. Ils me taquinent beaucoup mais je sais que c’est pas sérieux. J’y ai pris goût, même si souvent ils pensent que je fais la gueule, alors qu’en fait j’adore les entendre me dire qu’ils m’adorent. Ça me rassure un peu. Eh oui, parce qu’ils restent quand même une bande de mecs, tous plus âgés que moi. Et parfois, ils aiment se retrouver entre eux, sans une nana toujours à coté. Alors parfois je m’isole, ou bien je reste discrète, sans mots dire. De toute façon, rien que les entendre raconter leurs conneries entre eux, ça me donne le sourire. Ma vie serait bien triste sans eux. Je leur dois beaucoup, mais ils ne le savent pas. J’ai vraiment pas hâte que cette année de lycée se termine. Parce que je ne pense pas vraiment qu’on va se retrouver dans 10 ans, même lieu, mêmes personnes...